Le renouvellement du comité des commerçants devrait dynamiser une ville qui en a bien besoin.
Pour redynamiser le commerce de la ville, l’Acomm devra s’attaquer aux problèmes des horaires d’ouverture. De nombreux magasins sont fermés à midi et le samedi après-midi. (Photos : Fabrizio Pizzolante)
« Il y a beaucoup de choses à changer », annonce d’emblée Martine Eischen, propriétaire de deux magasins (lingerie et décor d’intérieur) à Differdange, mais surtout nouvelle présidente de l’association des commerçants de la commune (Acomm).
Après une longue période de faible activité de l’Acomm, le bourgmestre, Roberto Traversini, a pris l’initiative d’envoyer un courrier à tous les commerçants de la commune pour les inciter à reprendre les choses en main. La semaine dernière, tous les commerçants differdangeois étaient conviés à une assemblée générale et pouvaient se présenter à un poste et participer au vote. Résultat, onze personnes ont intégré un comité totalement renouvelé. « Seul le trésorier avait déjà été membre du comité il y a longtemps. Cela nous permet d’avoir quelqu’un qui a de l’expérience, qui connaît les astuces, car nous sommes assez jeunes. »
La nouvelle présidente n’a que 29 ans, mais déjà beaucoup d’ambition pour la commune. Elle est propriétaire depuis un peu plus de deux ans et a hérité du magasin de son père, mais travaille dans le domaine depuis longtemps et voit « tout ce qui se passe à Differdange ». L’une des premières actions qu’elle souhaite mener, c’est d’encourager les commerçants à travailler ensemble. « Actuellement, chacun fait des choses dans son coin. Il faut rassembler les forces. » Martine Eischen est persuadée que c’est le moment ou jamais d’agir : « C’est un nouveau départ, ensuite il sera trop tard. » Tout le comité a parfaitement conscience de l’ampleur de la tâche qui l’attend. L’un des principaux chantiers : les horaires d’ouverture des magasins.
> Sans parking, pas de clients
« La majorité des boutiques sont fermées entre midi et 14h. C’est une contrainte pour la clientèle, et d’ailleurs pour nous, commerçants, également. Puisque lorsque nous avons du temps libre à la mi-journée, nous n’avons même pas la possibilité d’aller faire nos achats. L’autre problème majeur des horaires, c’est le samedi. Beaucoup de boutiques sont ouvertes uniquement le samedi matin et ferment donc l’après-midi. Il faut que ça évolue. » En semaine, les magasins ferment le soir à 18h, ce point ne devrait pas changer pour l’instant.
Le problème des parkings est également un sujet essentiel pour le comité. Il est de notoriété public qu’il est difficile de se garer dans le centre-ville, même pour cinq minutes. « Or sans parking, il n’y a pas de clients. »
La présidente souhaiterait aussi attirer d’autres boutiques, même si elle estime que l’offre est déjà importante et diversifiée : « Un magasin qui vend des affaires pour enfants s’est installé il y a dix jours. Nous avons beaucoup de magasins qui vendent des produits à bas coûts, ce serait bien d’avoir davantage de boutiques avec un standing un peu plus élevé, destiné à la classe moyenne. Jusqu’à maintenant, les commerçants avaient un peu peur de venir s’installer ici, car l’Acomm a été inexistante pendant quasiment un an, mais c’est en train de changer. »
« Par ailleurs, actuellement, les commerçants n’organisent que la braderie, contrairement aux autres villes qui ont beaucoup d’activités commerciales comme des nocturnes, note la présidente. Cela devrait pouvoir nous permettre d’attirer beaucoup plus de monde à Differdange. » D’autant que la ville a une chance : « Nous avons du monde, car aux alentours, comme à Belvaux, il n’y a rien. » Reste à exploiter ce potentiel. Pour le moment, le comité doit faire face à l’urgence : régler l’administratif et préparer la braderie qui a lieu en mai, mais il est très motivé et positif pour l’avenir.
De notre journaliste Audrey Libiez