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Une très longue ligne droite

C’est donc sans surprise que Claude Wiseler a été choisi, lundi soir, comme tête de liste désignée du CSV pour les législatives de 2018. L’officialisation de ce choix par la convention nationale de son parti le 8 octobre ne fait pas l’ombre d’un doute. La longue ligne droite vers le prochain scrutin national est donc déjà entamée à plus de deux ans de la date butoir.

Le camp chrétien-social devra avoir le souffle assez long pour mener à bien sa campagne, d’autant plus que depuis l’entame de la législature, le CSV éprouve toujours par moments du mal à accepter et même à assumer son nouveau rôle de parti d’opposition. Il y a certainement du mieux, mais en vue d’un retour au pouvoir en 2018, il reste encore un important travail à abattre. Le piège à éviter est certainement de se laisser aveugler par les sondages qui voient le CSV écraser les prochaines législatives. Ces projections reposent toutefois sur le goût amer laissé à une frange des électeurs par la formation inédite de la coalition entre DP, LSAP et déi gréng.

Les résultats bruts du gouvernement de Xavier Bettel ne sont cependant pas à jeter par-dessus bord. Le chômage recule, la croissance économique est relancée, le difficile redressement des finances publiques avance lentement, mais sûrement.

Il reste à savoir quel sera le crédit accordé au bilan final en 2018. La question reste encore ouverte et la majorité en place a tout intérêt à ne pas se prendre les pieds dans le tapis avec le nouveau remaniement gouvernemental qui s’annonce. Les noms cités pour régler la succession éventuelle du ministre Nicolas Schmit démontrent le manque d’expérience politique qui règne dans les rangs de la coalition. Pour remédier à la tactique du respect des circonscriptions afin de désigner les membres du gouvernement, le débat sur la mise en place d’une circonscription unique doit être relancé.

Après les départs de Jean-Claude Juncker et de Luc Frieden, le CSV a cependant aussi perdu en expérience et en poids électoral. La ligne droite vers 2018 s’annonce longue et périlleuse pour les deux camps.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)