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[Tennis] Mandy Minella était si proche…


"Face à Stephens (à d), j'ai prouvé que je pouvais affronter des joueuses de ce niveau-là", dit Mandy. (Photo : AP)

Mandy Minella, battue de justesse 6-3, 6-7, 6-8 samedi par l’Américaine Sloane Stephens (22e mondiale et 19e tête de série) au deuxième tour, est passée à un cheveu de réaliser la plus belle performance de sa carrière.

Après avoir obtenu une balle de match dans le tie-break du deuxième set, la joueuse eschoise n’a pas baissé les bras, même si elle a dû céder dans la troisième et dernière manche.

Au lendemain d’un tel match, qu’est-ce qui prédomine : le regret d’être passée à côté d’un grand résultat ou bien la fierté d’avoir livré un magnifique combat contre une des meilleures joueuses du monde ?

Mandy Minella : Je suis déçue, même si cela va quand même mieux qu’hier (lire samedi)…

Si je prends le côté positif, ce que j’ai réalisé ces dernières semaines est juste incroyable. J’aurais pu, dû, être éliminée bien plus tôt qu’au deuxième tour du tableau final. J’ai vraiment livré une super semaine et de très bons matches.

Après, c’est vrai que je n’ai pas été loin de remporter cette rencontre, mais en même temps, je n’ai rien à me reprocher. Mon adversaire a super bien joué.

Que vous a-t-il manqué ?

Des nerfs dans le deuxième set. Ce match fut vraiment d’un très haut niveau, des deux côtés du filet. J’ai joué comme je ne l’avais plus réussi depuis un petit temps. Mais la fin de cette deuxième manche fut tellement forte en émotion, tellement serrée… Avec le recul, je me dis que j’ai été un peu trop défensive, que je ne suis pas assez rentrée dedans. Mais c’est toujours très facile de dire tout ça après coup…

Et puis, vous avez réussi tellement de choses positives dans cette partie, comme dans le reste de votre tournoi…

J’aurais pu être éliminée dès le premier tour des qualifs, puisque mon adversaire avait servi deux fois pour le match. Pareil lors de la rencontre suivante où j’ai été menée 5-1 dans la manche décisive. Je me dis que la chance ne peut pas être avec vous tout le temps, elle doit bien finir par tourner à un moment donné…

Je dois être contente de mon résultat et continuer à aller de l’avant.

Vous parlez de chance, mais celle-ci se provoque…

Si on est dans l’état d’esprit qui est actuellement le mien, qu’on se montre positif, tout tourne dans le bon sens pour vous. C’est quelque chose auquel je crois profondément. Sur le court, comme dans la vie.

A contrario, si on voit tout en noir, si on se plaint tout le temps, qu’on est sans cesse dans le négativisme, il vous arrive forcément de moins bonnes choses.

Vous aviez dit après votre succès au premier tour face à Tatishvili que vous jouiez le meilleur tennis de votre carrière. Si certains en doutaient, vous l’avez montré ces vendredi et samedi…

Oui. Et face à une fille qui, si elle n’a que 22 ans, figure dans le top 30 mondial depuis un moment et a presque été dans le top 10 (NDLR : 11e en 2013).

J’ai prouvé que je pouvais affronter des joueuses de ce niveau-là. C’est forcément positif pour la suite.

Après avoir vécu de tels moments à Londres, cela ne va pas être dur de passer à autre chose ?

Ce Wimbledon m’a surtout un peu vidée sur le plan mental. Mes nerfs ont été fort sollicités et je pense que je risque d’être un peu fatiguée dans les prochaines semaines.

Sinon, je crois être plus mature aujourd’hui que je ne l’étais en 2010 lorsque j’ai réussi l’exploit de sortir des qualifications de l’US Open pour rejoindre le troisième tour (NDLR : elle avait été éliminée par Venus Williams). J’ai également une plus grande expérience qui va me permettre de mieux aborder les étapes qui vont arriver et faire en sorte que je ne me repose pas sur ce résultat.

Parvenir à faire fructifier ce que vous avez récolté et appris ici…

Oui, c’est ça. Mais en essayant de garder le leitmotiv qui me guide pour l’instant. J’avais dit voici quelques semaines, dans une interview, que je jouais parce que j’aime le tennis, que j’avais envie de profiter du fait d’être sur le court pour faire ce que j’apprécie. C’est cet esprit-là que je veux essayer de garder. Il ne faut pas que je me mette la pression parce que je suis en train de (re)monter au classement.

Quel est la suite de votre programme? Du repos à cause de votre souci au biceps ?

Comme je ne suis plus très loin d’être en position de me qualifier directement pour l’US Open et que les deux prochaines semaines seront décisives à ce niveau-là, on a pris la décision de continuer à jouer, au tournoi de Contrexéville (NDLR : un gros ITF à 100 000 dollars) cette semaine en France et de Gstaad (NDLR : 250 000 dollars) en Suisse.

Se réadapter en un jour à la terre battue ne sera pas simple, mais je vais tenter le coup.

Vous devez atteindre quel classement pour entrer dans le tableau final à New York ?

Dans les 108 meilleures joueuses du monde. La semaine dernière, j’étais 126e et là, je vais monter dans les environs de la 115e place. Mais la marche jusqu’au top 108 est encore grande en termes de points. Tout le monde essaie d’atteindre cet objectif. Pour y arriver, il faudrait vraiment que je réalise un super résultat. Mais comme je le disais, je vais tenter le coup.

Entretien avec notre journaliste Julien Carette