En trois confrontations contre l’Italie à l’Euro, Cesc Fabregas a toujours été déterminant. L’Espagnol, plutôt décevant jusqu’ici dans l’édition 2016, espère bien se rappeler au bon souvenir de la Nazionale dans le plus gros choc des huitièmes de finale.
Il avait inscrit l’ultime tir au but en quarts de l’Euro-2008 (0-0 a.p., 4 t.a.b. à 2), marqué le but égalisateur en phase de poules en 2012 (1-1), avant de lancer le triomphe espagnol en finale (4-0) avec une passe décisive pour David Silva.
Au total, en six confrontations depuis ses débuts en sélection en 2006, l’expérimenté milieu catalan (29 ans, 109 sél.) n’a tout simplement jamais perdu face aux Italiens.
Mais cette fois, celui que l’Espagne appelle simplement « Cesc » aborde ces retrouvailles lundi à Saint-Denis sans l’aura d’un titulaire indiscutable, après une saison médiocre avec Chelsea et des premières apparitions timides dans cet Euro.
« Cela me motive », a dédramatisé Fabregas samedi dernier. « Je dois faire mes preuves sur le terrain, comme je l’ai fait depuis dix ans. Le football parlera de lui-même et ce qui devra arriver arrivera, je suis très tranquille. »
La trajectoire du champion du monde 2010 et double champion d’Europe (2008, 2012) parle pour lui. Tout jeune, ce fort caractère n’avait pas hésité à quitter le FC Barcelone, son club formateur, pour signer à 16 ans à Arsenal où il avait gravi les échelons jusqu’à devenir capitaine de l’équipe première.
Toute l’Espagne se souvient aussi de sa passe décisive sur le but victorieux d’Iniesta en finale du Mondial-2010 contre les Pays-Bas (1-0 a.p.), qui a offert à la « Roja » sa première couronne planétaire.
Après un retour peu concluant au Barça (2011-2014), il a rebondi à Chelsea, voisin honni d’Arsenal, remportant le Championnat d’Angleterre dès sa première campagne (2014-2015).
Cette saison, les choses se sont néanmoins corsées pour Fabregas et son début d’Euro a été à l’image de son année: mitigé.
Aligné lors des trois premiers matches de la « Roja », il a certes dégagé sur sa ligne une balle de but contre la République tchèque (1-0) et délivré une passe décisive à Alvaro Morata lors de la défaite contre la Croatie (2-1). Mais il a dans l’ensemble été moins rayonnant que ses complices Andres Iniesta ou David Silva.
« L’important, c’est de bien jouer, que les gens soient avec nous et prennent du plaisir. Le reste m’importe très, très, très, très, très peu », a lancé Fabregas ces derniers jours.
Il y a quatre ans, le milieu avait joué les utilités comme « faux N.9 » à l’Euro-2012 en raison de la méforme des avant-centres espagnols. Et c’est dans cette position avancée qu’il avait réussi à déboussoler la défense italienne lors de leurs deux confrontations dans le tournoi.
Devenu un cadre de l’entrejeu espagnol après les retraites internationales de Xavi Hernandez et Xabi Alonso en 2014, le petit gabarit très technique (1,75 m, 74 kg) a enfin l’occasion de se fixer au milieu de terrain, à condition d’y retrouver ses marques dès lundi contre l’Italie.
Au Stade de France, Cesc Fabregas aura d’ailleurs une motivation supplémentaire: c’est l’occasion pour lui de briller devant le sélectionneur italien Antonio Conte, qui sera son entraîneur la saison prochaine à Chelsea. Et de lui laisser un souvenir mémorable.
Le Quotidien / AFP