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[Bluray] Panique à Needle Park retrouve sa splendeur


Al Pacino se shoote, devant la caméra de Jerry Schatzberg. (Photo DR)

Carlotta édite une version restaurée et haute définition de Panique à Needle Park, chef d’œuvre fondateur de Jerry Schatzberg qui obtiendra la Palme d’or à Cannes, en 1973, avec L’Épouvantail.

Dans le New York du début des années 70, Bobby (Al Pacino) rencontre Helen (Kitty Winn). Leur histoire d’amour passionnée se détériore comme leur addiction à l’héroïne grandit, jusqu’à les détruire.

Tourné en 1971, en pleine guerre du Vietnam, le deuxième film de Jerry Schatzberg est aussi celui de la reconnaissance, pour le réalisateur et pour Al Pacino, dont la performance, remarquable, lui ouvrira les portes du Parrain, tourné un an plus tard. La rumeur dit que Jim Morrisson, le chanteur des Doors, auraient dû interpréter Bobby.

Panique à Needle Park révèle au monde un cinéma nouveau, tourné dans l’urgence, avec de petits moyens, dans les rues de New York et sur les lieux de l’action. Le Needle Park du titre (parc à aiguille) est ainsi utilisé comme décor naturel.

Un film indispensable

Le réalisme cru de Panique à Needle Park fait la force du film de Schatzberg qui avait obtenu des acteurs qu’ils se droguent réellement, sous la supervision d’une infirmière, pour rendre son film encore plus réaliste. Et du réalisme, il y en a, tant les shoots d’héroïne semblent réels, tant les montées et les descentes sont violentes.

Pierre angulaire du cinéma indépendant américain, adoré par la jeune génération de réalisateur, de James Gray à Guillaume Canet, ce Panique à Needle Park retrouve sa splendeur dans l’édition restaurée et validée par Jerry Schatzberg, qu’édite Carlotta.

Tourné en 35 millimètres et en mono, ce film appartient à une autre époque, qui était celle des images granuleuses et tremblées. Mais sur bluray, le travail de restauration rend au travail de l’époque tout son crédit. Soit une image avec une faible profondeur de champ mais toujours précise, jamais piquée sur cette haute définition qui ne pardonne pas la moindre erreur. Le son, mono à l’origine, est clair, sans surprise car le film n’utilise pas de musique.

Un travail soigné, qui rend ce classique d’autant plus indispensable.

Christophe Chohin

The Panic in Needle Park, de Jerry Schatzberg. Drame (1h50), avec Al Pacino, Kitty Winn. Carlotta, bluray.