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Affaire Puerto : de nouveaux tricheurs démasqués ?


Plus de 200 poches de sang et de plasma, saisies en 2006 chez le Dr Eufemiano Fuentes, vont être réanalysées. (Photo AP)

La justice espagnole a ordonné mardi la remise aux autorités sportives de poches de sang saisies dans l’affaire Puerto de dopage de cyclistes par autotransfusion sanguine qui pourraient démasquer de nombreux athlètes dans d’autres sports, notamment le football.

Une cour d’appel de Madrid a ordonné la remise, notamment à l’Association mondiale antidopage (AMA), de plus de 200 poches de sang et de plasma saisies en 2006 chez le Dr Eufemiano Fuentes, qui avait été condamné -il vient d’être blanchi en appel- pour ces transfusions à des cyclistes mais avait avoué avoir aussi aidé des footballeurs, des tennismen et des boxeurs. La juge, qui l’avait condamné en 2006 à un an de prison pour « délit contre la santé publique » en l’absence de loi antidopage en Espagne à l’époque, avait en même temps ordonné la destruction des poches de sang par respect de la vie privée des sportifs. La décision avait provoqué un tollé international.

L’AMA, la Fédération royale espagnole de cyclisme, l’Union cycliste internationale et le Comité olympique national italien avaient fait appel, réclamant des sanctions plus lourdes et l’analyse des poches. La cour entend ainsi éviter « le danger que d’autres sportifs puissent être tentés de se doper ». L’autotransfusion vise à augmenter la quantité de globules rouges dans le sang et ainsi l’endurance et la performance.

Des cas sans doute prescrits

Les instances sportives pourront ainsi faire analyser les échantillons de sang et identifier d’autres athlètes que les six cyclistes déjà mis en cause dans l’affaire Puerto, dont le vainqueur du Tour de France 1997, l’Allemand Jan Ullrich. L’ancien cycliste Jesus Manzano, qui avait révélé le réseau de dopage, avait affirmé avoir vu des footballeurs connus se faire traiter par Fuentes. Mais les éventuels cas de dopage qui seraient détectés seront vraisemblablement prescrits. Les poches de sang ont été saisies en 2006, et le délai de prescription de l’AMA est de huit ans.

L’affaire Puerto et la décision de détruire les poches avaient causé un tort considérable à l’Espagne, accusée de vouloir enterrer l’affaire, et contribué à l’échec de sa candidature pour accueillir les jeux Olympiques de 2020. « Il est malheureux que la preuve utilisée dans cette procédure ne soit pas désormais disponible pour les organisations antidopage afin de poursuivre la lutte contre le dopage », avait alors regretté le Comité international olympique. Un avocat pour l’Union cycliste internationale avait alors qualifié l’affaire Puerto de « plus grand réseau de dopage jamais dévoilé ».