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L’UNEL se passe de hiérarchie


Lors du dernier congrès d’hiver, l’Union nationale des étudiant-e-s du Luxembourg a changé ses statuts et aboli sa hiérarchie. On n’est pas loin du chaos pour autant. Les membres engagés veulent se faire entendre.

« Tous les ans, l’Union nationale des étudiant-e-s du Luxembourg (UNEL) organise un congrès d’hiver. Lors du dernier, nous avons décidé de quelques changements », explique Sarah Diederich, l’une des porte-parole de l’organisation qui étudie la rhétorique à Tübingen et vient tout juste de rejoindre les rangs de l’UNEL.

Dans les locaux du CIGL à Luxembourg, samedi matin, les membres de l’UNEL font le bilan devant la presse du congrès. Le premier changement majeur, au-delà du logo, c’est la modification de statut. « Nous avons réussi à nous passer de hiérarchie, poursuit Pol Reuter, le second porte-parole du syndicat, étudiant en sciences politiques à Nancy. Nous n’avons plus de président. C’est un groupe de coordination qui remplace le bureau national. Il est désormais en charge des tâches administratives, de la coordination, notamment des groupes de travail. »

« Nous essayons également d’avoir des hommes et des femmes dans le groupe pour respecter la parité», souligne Sarah Diederich. Selon les porte-parole, «l’idée initiale de l’UNEL a toujours été de se passer de hiérarchie », le pouvoir était partagé et, finalement, de nouveaux statuts permettent surtout d’assumer de façon officielle ce fonctionnement interne.

Lors du dernier congrès, l’UNEL a établi un plan d’activité et s’est prononcée sur différents thèmes, à commencer par la Garantie jeunesse (NDLR : la loi assure à chaque personne, jusqu’à 25 ans, un emploi/une occupation, quatre mois après le commencement de la recherche d’emploi). « C’est une bonne chose », indique Leo Gaasch, secrétaire adjoint et étudiant en médecine à Heidelberg.

« Mais une occupation, cela peut vouloir dire un stage. Il faut donc bien vérifier la mise en œuvre de cette occupation qui doit évoluer vers un projet, car le risque, c’est que le jeune tourne de stage en stage, à chaque fois qu’il cherche à nouveau un travail. Nous allons être vigilants », explique l’étudiant quant à la mise en place de cette mesure qui en est à ses prémices.

L’UNEL se préoccupe aussi du référendum et elle attend «avec impatience» les discussions autour du droit de vote à partir de 16 ans et pour les étrangers. Elle veut être active pour représenter les élèves.

L’Union s’ouvre davantage

L’Union nationale des étudiant-e-s du Luxembourg a également constaté que, dans plusieurs pays européens, il existe une charte des droits et devoirs des élèves étudiants, une publication qui fait défaut au Luxembourg. Elle se donne pour objectif d’en réaliser une avec les différents acteurs et de la faire ratifier ensuite par les écoles.

Quant à l’aide financière des études « qui a été un grand thème pour nous les années précédentes », une enquête est en cours pour évaluer la nouvelle loi et son impact socioéconomique. « Nous attendons les résultats de cette enquête pour réévaluer notre position » et éventuellement recommencer des négociations avec le ministère.

En même temps que ce changement de statut, l’UNEL a revu sa façon de travailler et a augmenté le rôle des groupes de travail (NDLR : par exemple sur l’antiracisme, l’éducation, le chômage, la parité) afin d’être davantage accessible à tous. La grande différence, c’est que les étudiants pourront décider de s’inscrire dans un ou plusieurs groupes selon ce qui les touche le plus. Auparavant, en s’engageant dans l’UNEL, ils devaient s’investir dans tous les thèmes.

« Nous voulons enlever les barrières », expliquent les membres du groupe de coordination. « C’est important que les jeunes s’impliquent dans la vie citoyenne de leur pays, assure Pol Reuter. Le militantisme, c’est quelque chose qui manque au Luxembourg, ce n’est pas dans la mentalité. Il faut essayer d’insuffler cela. » Léo Gaasch complète : « Avec les jeunes, les idées politiques ne sont pas les mêmes. Nous, nous regardons ce que le pays sera dans 30 ans, nous nous intéressons par exemple davantage à l’écologie que la vieille garde. » Pour Sarah Diederich, le manque d’engagement des jeunes viendrait aussi du fait « qu’ils ne connaissent pas forcément l’UNEL ou les autres organisations. Il faut les informer, c’est bien pour cela qu’on communique à la presse aujourd’hui. »

Les étudiants peuvent s’inscrire dans les groupes de travail via le site de l’UNEL : www.unel.lu ou sa page Facebook.

En plus des deux porte-parole et du secrétaire adjoint cités dans l’article, le groupe de coordination compte aussi une trésorière, Kim Diederich, et un secrétaire, Claude Biver.

Audrey Libiez