Le village des Vieux Métiers, dans la Meuse, ressuscite chaque week-end des artisanats souvent inconnus des enfants. À Azannes, en pleine campagne meusienne, une association de passionnés a assemblé, pièce après pièce, une impressionnante collection de tracteurs et autres machines agricoles. Elle a aussi reconstruit certains bâtiments d’époque.
Le corps de ferme ressemble à beaucoup d’autres, lorsque l’on pénètre dans le village des Vieux Métiers. Et pour cause, il est le seul bâtiment d’origine du site. Tous les autres ont été patiemment assemblés, parfois démontés puis remontés, pour donner l’impression d’être d’époque. De quelle époque précisément? Fin XIX e , début XX e , soit l’apparition des premiers véhicules motorisés, le changement de siècle à l’ombre de la Grande Guerre.
Au village des Vieux Métiers, on (re)découvre ainsi le travail dans une distillerie, dans un lavoir ou dans une tuilerie. Chaque bâtiment est animé par une équipe de bénévoles, souvent des retraités de la région, mais pas seulement, qui, en costumes d’époque, tissent, pêchent ou encore cuisinent. Sans la foule, nombreuse pendant les beaux jours, l’illusion serait presque parfaite.
L’idée du village des Vieux Métiers est venue à une poignée de passionnés, au milieu des années 80, alors que l’âge d’or de la sidérurgie était déjà de l’histoire ancienne dans le bassin de Longwy. Au lieu de sombrer dans la sinistrose, les habitants d’Azannes et de tout le département imaginent un lieu de mémoire collective, basé sur le patrimoine matériel et immatériel. Dans un premier temps, une fête des Vieux Métiers est organisée chaque année, pour financer le projet. Les fonds récoltés permettront d’acheter la ferme des Roises, qui accueille aujourd’hui les visiteurs.
Un moulin à vent flambant neuf
Petit à petit, le village prend forme. De vieux tracteurs sont récupérés dans les fermes alentour, remis en état par d’anciens métallurgistes. Des moteurs à vapeur, à huile lourde ou encore à explosion sont également révisés pour être exposés. Puis un moulin à roue est acheté et remonté sur site. Une forge, un lavoir, une scierie voient aussi le jour.
La dernière folie des bénévoles? La construction, à l’identique, d’un moulin à vent, au sommet de la colline qui domine le village. À terme, la farine produite par celui-ci servira à confectionner le pain cuit sur place. Pour l’instant, le moulin s’apprivoise, lentement mais sûrement.
Car les projets n’ont de cesse de faire avancer l’association et ses 400 bénévoles. En 2013, le millionième visiteur a même été atteint. Inespéré lorsque le projet a été lancé. Mais l’association sait y faire et s’est inspirée d’autres succès pour grandir. On pense même au Puy du Fou, les spectacles en moins, pour le souci du détail et l’investissement de tous.
Pour se restaurer, des repas chauds sont servis toute la journée, avec des produits locaux. Mais l’ambiance bucolique de ce hameau à flanc de colline se prête aussi à un pique-nique. On peut amener le sien ou compter sur le panier du terroir qui contient de quoi sustenter deux adultes : pâté lorrain, saucisson, pain, pommes du verger. Tout est là. Et en cas de fringale, des mamies locales préparent toute la journée des tartes au sucre, des gaufres et des crêpes, que l’on retrouve à différents emplacement stratégiques du village. Un peu comme dans les parcs d’attractions, mais sans le bruit et la fureur des manèges.
Car ici, tout n’est que balade et souvenirs. D’un autre temps que les enfants peuvent découvrir, loin de leurs écrans, le temps d’une journée en famille.
Christophe Chohin
Le village des Vieux Métiers, Azannes, France. Tél. : 00 333 29 85 60 62. www.vieuxmetiers.com