Une sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne affecterait le PIB de plusieurs pays, parmi lesquels le Luxembourg serait l’un des plus touchés, selon deux études publiées jeudi.
Un premier rapport a été établi par le Bureau central du Plan néerlandais (CPB), dont le pays serait le plus touché par un Brexit. Cette sortie « aurait un effet relativement grave sur l’économie des Pays-Bas, parce que l’économie néerlandaise est plus connectée à l’économie de la Grande-Bretagne via le commerce qu’à celle de l’Union européenne dans son ensemble », indique le CPB.
En cas d’un vote contre le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne lors du référendum du 23 juin, les analystes prédisent que le retrait prendrait deux années pour être effectif. L’incertitude concernant la relation commerciale qu’entretiendraient la Grande-Bretagne et l’UE aurait les conséquences économiques « les plus fortes à court terme ».
Au vu du nombre important d’échanges commerciaux qu’ils ont avec le Royaume-Uni, l’Irlande, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg sont les pays qui subiraient les plus forts replis de leurs PIB (produit intérieur brut) et qui seraient les plus touchés par les restrictions commerciales qui en découleraient. Avec des conséquences sur la production industrielle, l’emploi… « Cela créerait un précédent risqué pour l’ensemble du projet UE. D’autres pays pourraient décider de suivre le Royaume-Uni dans la reconsidération de leur adhésion à l’UE », préviennent les experts.
Toutefois, « le Royaume-Uni est bien plus dépendant du commerce avec l’UE que l’inverse », ajoute le think tank dans son rapport, rappelant que le PIB britannique pourrait chuter de 4% d’ici 2030, selon l’Organisation mondiale du commerce.
Une autre étude, publiée et menée par l’agence d’évaluation financière S&P Global ratings, confirme également que le Luxembourg, Malte et Chypre fait partie des pays européens les plus exposés. Ces petites places financières étant très liées au Royaume-Uni.
L’agence a créé un « indice de sensibilité au Brexit » basé sur différents paramètres tels que les exportations de biens et services vers le Royaume-Uni, les investissements directs étrangers vers cette zone, les facteurs financiers et les flux migratoires. Cet indice ne reflète pas les contre-coups potentiels sur la scène politique ni sur les marchés financiers d’un possible Brexit. De même, il ne prend pas en compte les conséquences pour le marché des changes.