Fait plutôt rare : hier, pour la deuxième fois en moins d’une semaine, les locaux de différents ministères ont fait l’objet de perquisitions de la part de la police judiciaire.
En début de semaine dernière, le ministère de l’Intérieur s’est retrouvé dans le viseur des enquêteurs. Hier, les ministères de la Sécurité intérieure et de l’Économie ont reçu une visite inattendue. Si ces perquisitions illustrent bien le fonctionnement indépendant de la justice, elles posent toutefois toute une série de questions sur les pratiques du monde politique.
Dans le premier cas, le soupçon d’une «prise illégale d’intérêt» plane sur le député-maire de Mamer, Gilles Roth, même si la plainte est officiellement dirigée contre X. L’affaire du Plan d’aménagement général (PAG) de la commune, qui avait éclaté en octobre 2013, est ainsi revenue au premier plan. Gilles Roth s’était à l’époque vu reprocher d’avoir reclassé une zone derrière sa maison en zone agricole, non constructible. Par la suite, le ministre de l’Intérieur sortant, Jean-Marie Halsdorf, avait validé le PAG avant que le bourgmestre ne fasse marche arrière pour retransformer cette parcelle en zone constructible. L’enquête, discrètement ouverte par le parquet, devra maintenant livrer ses conclusions. En attendant, la présomption d’innocence prévaut dans cette épineuse affaire.
Un tout autre cas de figure se présente au niveau du ministère de la Sécurité intérieure. Ici, l’autorisation d’établissement du cabinet de consultance luxembourgeois MindForest, choisi par le ministre Etienne Schneider pour mener l’audit sur le fonctionnement de la police, est mis en cause.
Tout cela n’arrange pas les choses et pourrait même jeter une ombre sur l’audit qui doit servir de base pour la réforme en profondeur de la police. Ces dernières semaines, des rumeurs, infondées selon Etienne Schneider, avaient déjà été lancées pour faire état d’un nouveau malaise suite à la nomination des nouveaux dirigeants de la police. Le chemin pour mener à bien cet important chantier reste donc long et également très épineux.
De notre journaliste David Marques
Les éditos de David Marques