Lorsque le général de Gaulle annonçait, en 1966, que la France quittait le commandement intégré de l’OTAN, pensait-il que, 50 ans plus tard, l’organisation serait plus vivace que jamais ? Imaginait-il que la France réintégrerait ce commandement, en 2007 ? Sans doute pas.
Preuve que le monde change, mais que les rivalités restent, l’OTAN a survécu à la fin du pacte de Varsovie, à la chute de l’Union soviétique et à l’émergence des nouvelles menaces. Vestige d’un autre temps, l’Organisation continue pourtant de protéger l’Ouest contre l’Est. Un Ouest qui s’est étendu jusqu’à la Pologne et l’Ukraine, un Est qui se résume à la Russie et à ses proches satellites. Mais peu importe, le rapport de force est là.
La chute du Mur de Berlin promettait une grande Europe, qui irait de l’Atlantique à l’Oural, peut-être même à la Chine. Au lieu de ça, la Russie de Poutine a fait le choix de regarder vers l’est et vers le sud pour mieux exister sans ses voisins. Et les vieux généraux de l’OTAN de se réjouir de la persistance de l’antagonisme né en 1917.
Car l’Organisation se sert des débris de l’histoire pour prospérer. De cette certitude polonaise que le grand voisin russe n’est pas fiable. On ne saurait tenir rigueur aux victimes du pacte Molotov-Ribbentrop de penser de la sorte. On ne saurait pas non plus reprocher à l’Ouest et l’Est de s’opposer, alors que les ogives nucléaires héritées de la guerre froide dorment toujours dans leurs sols.
Mais une chose est sûre : que de moyens dépensés dans cette défense commune, cette organisation de la peur et de la dissuasion ! Les budgets des États souffrent, mais les investissements militaires sont protégés des crises, à force de jouer la symphonie des peurs.
Il est des guerres à mener, sans doute, des ennemis à dissuader, sûrement. Malheureusement, en 2016, comme un siècle plus tôt, l’Europe ne parvient pas à s’entendre et laisse ses ennemis grandir et la haïr chaque jour un peu plus. Un étrange sens des priorités à l’heure où Ouest et Est ont des ennemis communs bien identifiés.
Christophe Chohin (cchohin@lequotidien.lu)
Dans ces errances ce sont toujours ceux qui vendent le plus d’armes les plus intéressés par les oppositions .. et les conflits potentiels ou en cours ..
Leurs positions y compris sur le plan politique ne sont que le résultat de leurs intérêts ..
Les USA mene la dance / Il faut demanteler l’OTAN et créer une vrai gouvernance mondiale .. au siecle prochain …?