La Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM) multiplie les chantiers de construction de logements et a mis la priorité sur une extension de son parc locatif.
Ce n’est un secret pour personne, se loger au Luxembourg coûte cher, très cher. La SNHBM a mis le turbo en triplant le nombre de logements construits en moyenne par an. Pour des prix qui restent «bon marché» à l’échelle luxembourgeoise.
Si la SNHBM avait déjà atteint un record avec une mise en chantier de 193 logements sur cinq sites différents, cette année dépasse les espérances, puisqu’on comptabilise déjà 300 mises en chantier de logements sur neuf sites. Si le Kirchberg est un site très prisé, comme en témoigne une longue liste d’attente, le directeur de la SNHBM, Guy Entringer, se montre rassurant : «La liste d’attente est très variable selon la localisation du logement. Il suffit de ne pas vouloir vivre au Kirchberg, nos autres projets en dehors de Luxembourg-Ville n’ont pas de liste d’attente! Notre objectif est d’éviter la spéculation financière.»
Pour accéder aux propriétés de la SNHBM, il faut satisfaire à certains critères. Parmi eux, le fait de ne pas être propriétaire d’un autre bien. D’ailleurs, ensuite, l’organisme effectue des contrôles de la consommation d’eau pour s’assurer que les personnes utilisent le logement comme logement principal, une condition sine qua non pour accéder au parc de la SNHBM. Il y a également des critères de revenus, mais qui ne sont pas aussi bas qu’on peut l’imaginer : «Il y a peut-être des gens qui n’envoient pas de dossier pensant qu’ils gagnent trop. Mais il faut tenter car si le dossier est refusé, on le signale tout de suite, comme ça la personne ne perd pas de temps.»
Des prix en deçà du marché privé
La SNHBM travaille en collaboration avec des communes et construit là où les terrains sont disponibles, mais si les prix sont bien en deçà du marché privé, ils ne restent, pour certains logements, pas à la portée de toutes les bourses…. Si l’on prend par exemple des logements route d’Arlon à Strassen, une adresse qui culmine à 10 000 euros le mètre carré en temps normal, la SNHBM propose des logements à 2 775 euros le mètre carré pour les bénéficiaires d’une aide au logement. Sauf que cela donne un logement de 85 mètres carrés pour la modique somme de 235 875 euros. Pas cher pour Strassen, mais pas «bon marché» quand même, tout est affaire d’échelle.
Bien consciente que tout le monde ne peut pas accéder à la propriété, même à prix réduit, la SNHBM a mis l’accent sur les logements locatifs. Elle ne comporte aujourd’hui qu’un parc de seulement 184 unités : «Rien n’a été fait pendant 30 ans sur le locatif social, nous avons un retard énorme à compenser», explique Guy Entringer.
Audrey Somnard