Le viol d’une adolescente brésilienne de 16 ans par 33 hommes à Rio de Janeiro, posté sur les réseaux sociaux cette semaine, suscitait vendredi une vague d’indignation au Brésil, la présidence dénonçant « un crime barbare ».
La police de Rio a affirmé avoir identifié quatre personnes et lancé un mandat d’arrêt à leur encontre. Elle a précisé qu’elle enquêtait sur la vidéo, revendiquée par les agresseurs eux-mêmes et qui était bloquée depuis jeudi. Le jeune fille de 16 ans a été violée sous l’emprise de stupéfiants dans une favela.
Selon des déclarations de sa famille à la presse, elle aurait été victime d’un acte de vengeance d’un ex-petit ami. La jeune fille, traumatisée, a dit qu’elle ne se souvenait de rien. Elle a été hospitalisée pour y recevoir notamment des traitements préventifs contre le sida et l’hépatite C.
De nombreux internautes brésiliens scandalisés ont massivement relayé le slogan « Je lutte pour la fin de la culture du viol », sur Facebook.
Une agression sexuelle toutes les 11 minutes
« Je dénonce avec la véhémence la plus absolue le viol de l’adolescente à Rio de Janeiro. C’est une folie qu’en plein XXIe siècle on soit confronté à des crimes barbares comme celui-là », a tweeté vendredi le président du Brésil par intérim, Michel Temer.
É um absurdo que em pleno século 21 tenhamos que conviver com crimes bárbaros como esse.
— Michel Temer (@MichelTemer) 27 mai 2016
Dilma Rousseff, présidente écartée au moins provisoirement du pouvoir dans le cadre d’une procédure en destitution, a également fait part de son indignation sur les réseaux sociaux, condamnant notamment le fait qu’ « en plus de commettre ce crime, les agresseurs ont divulgué photos et vidéo de la victime, inconsciente, sur internet : une barbarie ».
Além de cometerem o crime, os agressores ainda divulgaram fotos e vídeos da vítima, desacordada, na internet. Uma barbárie.
— Dilma Rousseff (@dilmabr) 26 mai 2016
Selon l’ONG Forum de sécurité publique, la police brésilienne a enregistré une agression sexuelle toutes les 11 minutes en 2014. Sachant que seuls 10% des cas seraient dénoncés, selon la même association, le nombre de viols au Brésil pourrait dépasser les 500 000 par an, sur une population totale de 204 millions d’habitants.