Passés en 2014 à Longwy, Les Fatals Picards seront de retour dans le Pays-Haut ce samedi 28 mai, à l’occasion du 4e festival Rock éco green de Hussigny-Godbrange. L’occasion de parler « régions » avec Laurent Honel, le guitariste.
Jarny en 2011, Longwy en 2014 et Hussigny-Godbrange ce samedi… Vous êtes habitués au Pays-Haut ?
Laurent Honel : L’Est fait partie de ces régions où on peut se permettre de repasser régulièrement en attirant beaucoup de monde à chaque fois. Cette région nous réussit, plus que le Var par exemple.
Il y a un souci avec le Var ?
Disons qu’il fait partie des secteurs où, historiquement parlant, il y a moins de festivals de rock, de salles, etc. On trouve plus de métalleux dans l’Est qu’à Sanary-sur-Mer (rires)…
Le Pays-Haut est aussi un pays de « métallos ». Vous ressentez une ambiance particulière quand vous y jouez « Le Combat ordinaire » ou « Mon Père était tellement de gauche » ?
C’est clair, ça joue forcément sur la manière dont les gens reçoivent ces morceaux ! Pour l’anecdote, la première fois que j’ai entendu parler de Longwy, comme beaucoup de gens de ma génération (il est né en 1972, NDLR), c’était dans une chanson de Renaud, Où est-ce que j’ai mis mon flingue ? Il y parle des grèves des années 1970, au moment de la fermeture des bassins miniers et de la crise de la sidérurgie lorraine. Nous sommes conscients de ce passé, qui influence notre manière de défendre ces titres sur place. Ça marche dans les deux sens, c’est réciproque.
Vous serez ce samedi au festival Rock éco green de Hussigny. Le développement durable et l’écologie sont-ils des thèmes qui vous touchent ?
On est attentif à ce qui se passe dans la société française. Mais personnellement, je ne suis pas un gros fan des chansons trop engagées au premier degré, genre « la banquise qui fond c’est nul », « la guerre ça fait du mal »… On essaye de trouver une manière décalée d’aborder ces sujets.
De 2001 à 2013, le groupe a sorti un album tous les deux ans. Où en est le prochain ?
On était en studio début mai, du côté d’Angers, pour enregistrer cinq ou six titres. On y retournera fin juin. Et ensuite, des interludes musicaux seront encore mis en boîte hors studio. L’album sortira le 14 octobre.
Quels sujets ont retenu votre attention cette fois ?
Dans les morceaux déjà enregistrés figurent Pourquoi ? On s’y questionne sur l’intérêt de rendre tant de fois hommage à des gens même pas morts comme Renaud, Goldman… tout en le faisant si mal. Pourquoi, au nom de la facilité et de la rentabilité, infliger des reprises plus que dispensables ?
Elle sera jouée à Hussigny ce samedi soir ?
Oui. Comme une autre, À la vie à l’Armor… Pour le coup, on est parti du constat qu’on tombe toujours sur un con avec un drapeau breton – un type pas forcément breton d’ailleurs – quel que soit l’endroit où l’on se trouve… On aime tacler les gens se revendiquant sans cesse être « plus que » ! Pour nous, il y a un subtil équilibre à trouver entre l’idée de défendre les régions et celle que la région que l’on défend est supérieure aux autres.
Propos recueillis par Xavier Jacquillard (Le Républicain Lorrain)