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Mystérieuses taches à Marange-Silvange


Les auréoles, qui deviennent bleutées en frottant, rongent leur support, quel qu’il soit : peintures, chromes, mais aussi cuivre, verre, plastique… (Photo RL/Maury Golini)

Des taches indélébiles, corrosives et indéterminées sont apparues sur des voitures et du mobilier de jardin dans un quartier de Marange-Silvange. Plus de 300 habitations semblent touchées.

Durant le week-end de la Pentecôte, plusieurs habitants des lotissements Seille-Andennes et des Acacias ont remarqué, d’abord sur les carrosseries, de petites taches semblables à celles laissées par des pluies de sable. « On s’est d’abord dit que la voiture était sale. On est allé au lavomatique. Quand on est rentré, les taches avaient réapparu. On s’est dit qu’il y avait eu un problème avec le rouleau. On a recommencé chez nous. Elles étaient toujours là », raconte Cindy. « On en a parlé à nos voisins, c’est comme ça qu’on a pris conscience de l’ampleur. »

Ils ont frotté, polishé. Rien à faire. Les auréoles deviennent bleutées et rongent leur support, quel qu’il soit : peintures, chromes, mais aussi cuivre, verre, plastique…

Les lotissements, côté Silvange, en bordure de l’ancienne voie romaine, sont particulièrement concernés. Soit entre 300 et 350 habitations. Ailleurs, rien. « Dans le village, cela s’arrête net. Nous avons contacté les communes voisines, les agriculteurs, les viticulteurs, rien non plus. Cependant, la proportion est énorme. Nous sommes encore en cours de chiffrage, mais cela représente des centaines de voitures. Et pas uniquement », compte le maire, Yves Muller, extrêmement surpris et attentif à la situation, qui sidère la plupart des intervenants.

Très vite, la municipalité s’est saisie du problème. La gendarmerie de Maizières est missionnée, la préfecture avisée, un constat d’huissier effectué. Surtout, un laboratoire d’analyses est choisi pour effectuer des prélèvements, sur des poussières, des peintures et de l’eau, afin de savoir ce dont il est question. « Il y a deux points principaux. D’abord, il faut savoir ce que c’est. Ensuite, et surtout, dans quelle mesure cela peut-il représenter un danger pour la santé et l’environnement », s’inquiète le maire, qui refuse cependant d’envisager tout scénario catastrophe.

Pas de psychose

Pour l’heure, beaucoup d’hypothèses sur l’origine de ces taches sont émises par les habitants. Chacun y allant de ses présomptions, entre industries à proximité ou plus éloignées, travaux dans le secteur, etc. Une pluie ? Une poussière ? De quelle nature ? « Pour moi, une matière qui attaque les peintures mais aussi le verre des vitres, c’est de l’acide. Et c’est inquiétant car on l’a sûrement respirée. Nos enfants jouent dans le jardin, mettent les mains dans leur bouche… », craint David, père de quatre enfants, mais qui reste, malgré tout, serein.

« Les fraises commencent à être mûres dans le jardin, mais on a interdit aux enfants de les manger. Au cas où », poursuit Cindy, maman de trois bambins.

En attendant les résultats d’analyses, la prudence est de mise. « Il faut aussi faire attention à la mythologie. On entend plein de choses, mais, pour l’instant, on ne sait rien. Certains disent que cela a recommencé ces derniers jours. Mais il n’y a pas d’élément allant dans ce sens », assure le maire qui refuse d’envisager quelque hypothèse que ce soit. « On verra les résultats. »

Lisa Lagrange (Le Républicain Lorrain)