«Là, vous le voyez sobre, il paraît « normal ». Celui qu’on connaît, ce n’est pas le même homme. Il est effrayant, très violent», insiste l’une des victimes de ce prévenu de 35 ans. L’individu est bien connu pour ses coups de colère, en public, qui s’adressent immuablement au même type de personnes : «Des femmes, blanches, blondes». Et comme ses insultes tournent autour de ces mêmes caractères, il est poursuivi pour injure publique envers un particulier en raison de sa race, de sa religion ou de son origine. Un délit.
Les faits ont été commis à Malzéville, Auboué, Briey, entre le 24 juin 2015 et le 31 mars 2016. Ses victimes : une conductrice de bus, une responsable de supérette, une institutrice briotine. Si cette dernière s’est déplacée au tribunal, c’est pour rappeler que les insultes de l’homme ont été proférées devant les enfants, choqués. Suite à cette affaire, « l’école maternelle Saint-Exupéry de Briey sera prochainement dotée d’un brise-vue, côté rue », explique l’enseignante. La responsable de la supérette souhaite, elle, une mesure d’éloignement pour celui qui n’hésite pas à cracher au visage des clientes du magasin.
«Quand je ne bois pas, ça va»
Devant les juges du tribunal correctionnel, c’est un homme perdu, hagard, qui se dresse. Sur un banc, non loin de lui, son frère se décompose à l’énoncé des faits. Interrogé à la barre, le prévenu ne semble pas tout comprendre. Son avocat explique alors qu’il a connu la guerre du Congo, a souffert de plusieurs plaies par balles et est resté très choqué par ces épisodes. Une note d’un expert médical confirme son état psychologique très défaillant.
« Quand je ne bois pas, ça va », tente de tempérer l’homme. Toujours est-il qu’avant d’arriver en France, « il y a environ trois ans », il était sous curatelle renforcée à Mayotte. « C’est la mesure juste avant la tutelle , rappelle le président du tribunal. Et vous n’avez pas vu votre curateur depuis au moins trois ans maintenant… » Le prévenu écope finalement de six mois d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. Il a l’obligation de se soigner et a l’interdiction d’entrer en contact avec ses victimes.
Le Républicain Lorrain