Un avion d’Egyptair reliant Paris au Caire avec 66 personnes à bord, dont 30 Egyptiens et 15 Français a disparu des écrans radars jeudi avant l’aube, et l’Egypte et la Grèce ont lancé des opérations de recherche en Méditerranée pour tenter de le retrouver.
Le vol MS804, un Airbus A320, se trouvait à 37.000 pieds d’altitude (11 280 mètres) et était entré dans l’espace aérien égyptien quand il a disparu des radars jeudi à 2h45 heure du Caire, a d’abord précisé Egyptair sur son compte Twitter. Les conditions météo sur place étaient bonnes.
L’appareil transportait 56 passagers, dont un petit garçon et deux bébés, ainsi que sept membres d’équipage et trois officiers de sécurité, a ajouté plus tard la compagnie nationale dans un communiqué.
Le contact radar a été perdu alors que l’avion se trouvait « à 30 ou 40 miles (48 à 64 km) de la côte » nord de l’Egypte, a assuré sur la chaîne américaine CNN Ahmed Adel, vice-président d’EgyptAir, précisant d’abord que les trous de contrôle n’ont reçu « aucun appel de détresse » provenant de l’équipage.
L’avion d’EgyptAir avait émis « un message de détresse » quelques minutes avant, a annoncé dans un communiqué la compagnie nationale égyptienne, contredisant cette précédente information.
Ce message a été capté à 2h26, moins de 10 minutes avant que l’Airbus A320 disparaisse des écrans radars, a précisé un responsable d’EgyptAir.
Des appareils et navires des secours civils et de l’armée passaient la zone au peigne fin en mer Méditerranée dès le milieu de la nuit, selon le communiqué de la compagnie aérienne.
Dans l’aérogare des arrivées de l’aéroport du Caire, tout était calme au petit matin, les familles des passagers ayant probablement été immédiatement isolées dans une pièce à part. Le vol MS804 n’était pas mentionné sur les tableaux électroniques des arrivées.
EgyptAir a publié une liste énumérant les nationalités des 56 passagers: 30 Egyptiens, 15 Français, un Britannique, un Canadien, un Belge, un Portugais, un Algérien, un Soudanais, un Tchadien, deux Irakiens, un Saoudien et un Koweïtien.
L’appareil avait décollé de l’aéroport français de Roissy-Charles de Gaulle près de Paris à 22h45 et devait atterrir au Caire à 3h05.
Hypothèses ouvertes
L’Egypte et la Grèce ont dépêché en mer Méditerranée des avions et des navires pour tenter de trouver l’appareil, a annoncé l’armée égyptienne dans un communiqué. Celle-ci a elle même déployé des avions de reconnaissance et des bateaux pour tenter de localiser l’Airbus A320 et éventuellement secourir des survivants, selon ce texte.
Toutes les hypothèses étaient ouvertes jeudi matin.
Le président français Francois Hollande s’est entretenu jeudi avec son homologue égyptien Abdel Fatah al-Sissi, évoquant une « coopération étroite » pour établir les circonstances de la disparition du vol MS804.
« Aucune hypothèse n’est écartée », a pour sa part déclaré le Premier ministre Manuel Valls.
Une cellule de crise a été ouverte jeudi au Quai d’Orsay à la suite de la disparition du vol Egyptair Paris-Le Caire, a annoncé le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault.
Un numéro d’urgence a également été mis en place, le 00.33.1.43.17.55.95.
« Les équipes du ministère et de notre ambassade au Caire sont pleinement mobilisées pour obtenir des informations sur cette disparition. Je partage l’angoisse des familles des passagers », a ajouté le ministre dans une déclaration.
Une réunion de crise était prévue autour du président François Hollande à 8h30 à Paris, a indiqué l’entourage de la présidence.
Le 31 octobre dernier, une bombe avait explosé à bord d’un avion transportant des touristes russes peu après son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, dans le sud-est de l’Egypte, tuant ses 224 occupants. L’attentat a été revendiqué par la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui multiplie en Egypte attentats et attaques, visant principalement les forces de sécurité.
Et, le 29 mars, un pirate de l’air « psychologiquement instable » avait détourné vers Chypre un avion EgyptAir qui avait décollé d’Alexandrie et transportait 55 passagers. A l’arrivée à l’aéroport chypriote de Larnaca, l’homme avait libéré une grande partie des passagers, puis s’était rendu sans heurts au bout de six heures de négociations.
Le Quotidien / AFP
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