Le sénateur mosellan Jean-Louis Masson a enflammé les réseaux sociaux en proposant un amendement visant à cibler les contrôles d’identité sur la communauté musulmane.
« Mon grand-père était pêcheur et me disait : « quand tu veux aller à la pêche, il faut choisir les endroits où il y a du poisson » ». Sans crainte de la provocation et de surfer sur la vague sécuritaire, le sénateur mosellan Jean-Louis Masson (divers droite) invoque ce bon sens terrien pour prendre l’exact contre-pied des sénateurs communistes qui s’élèvent, en plein état d’urgence, contre les contrôles au faciès.
Lesquels proposent d’introduire dans le code de procédure pénale un encadrement plus strict des contrôles d’identité, quitte à relancer le débat sur le récépissé.
Opposé à toute restriction des pouvoirs de la police, le parlementaire mosellan préconise, à l’inverse, de renforcer le ciblage des opérations de sécurité, au risque d’attiser de nouvelles tensions entre les forces de l’ordre et certaines catégories de la population. « Il est normal que la police cible en priorité les milieux où statistiquement il y a le plus de chance d’aboutir. C’est ce qu’on peut appeler du profilage statistique », justifie-t-il.
Son argumentaire tient en quelques lignes : « Dans la mesure où la totalité des attentats terroristes récents sont le fait des musulmans extrémistes, il est normal que, dans un but de dissuasion des attentats, on contrôle plutôt les personnes de cette religion que celles d’autres religions. De même, si on recherche des trafiquants de drogue, il est plus pertinent de contrôler des personnes qui se promènent en survêtement avec une capuche plutôt que des personnes en costume-cravate. C’est une question de bon sens, mais le bon sens n’est pas la principale qualité de certains milieux bien-pensants. »
Coutumier du fait
Le sénateur mosellan n’en est pas à son premier buzz. En mars, il avait déclaré lors du débat sur la déchéance de nationalité : « Un binational a mille fois plus de chance qu’un Français de souche de devenir un extrémiste radicalisé. »
Destinataire de l’amendement sur le contrôle d’identité, la Licra l’a mis en ligne en suscitant un déferlement de tweets. De quoi agacer l’auteur de la proposition qui persiste et signe : « Si l’on recherche des terroristes musulmans, il vaut mieux les chercher dans les milieux musulmans qu’à l’archevêché de Paris ! »
Au contraire, la proposition de loi communiste prévoit que seuls « des motifs objectifs et individualisés » puissent justifier les contrôles d’identité. Une initiative soutenue par le collectif Stop Contrôle au faciès, partisan d’une réforme de la loi encadrant les contrôles afin de permettre un recours en cas de discrimination. De leur côté, les syndicats de policiers restent opposés à la formule du récépissé considérant une telle procédure « ingérable ».