La nouvelle affaire qui secoue la classe politique française avec les accusations d’agression et de harcèlement sexuels qui pèsent sur le désormais ex-vice-président de l’Assemblée nationale, Denis Baupin, a libéré la parole des femmes politiques et des journalistes victimes de tels comportements. Il semble bien que ce genre de pratiques soit monnaie courante de la part d’hommes qui se croient tout permis avec la gent féminine.
Mais point besoin de révélations fracassantes pour appréhender le climat dans lequel les femmes politiques françaises doivent se débattre, il suffit de se souvenir d’un épisode assez représentatif qui remonte à 2012. L’ex-ministre du Logement Cécile Duflot s’exprime devant la représentation nationale dans une robe à fleurs totalement anodine qui ne présente aucune entorse aux règles de la bienséance : la robe tombe sous les genoux, les épaules sont couvertes et le décolleté inexistant. Mais dans une ambiance surréaliste, Cécile Duflot se fait alors copieusement siffler par les députés. Un spectacle absolument lamentable offert par des hommes qui – dans une habitude très française – passent leur temps à donner des leçons de morale au monde entier.
Mais au-delà de la question du sexisme ordinaire, ces événements posent plus largement le problème de la représentation. Car quel est le profil type d’un député français? C’est un homme blanc, d’environ 60 ans, avocat ou médecin. Si ces hommes ont sans aucun doute toutes les capacités et compétences pour assurer leur tâche, difficile pour le citoyen lambda – surtout s’il a moins de 50 ans et qu’il est de sexe féminin – de se sentir représenté par cet aréopage de crânes dégarnis et de ventres bedonnants aux portefeuilles bien remplis.
Et la présidentielle de 2017 ne devrait pas déroger à la règle. Chez le grand parti de droite Les Républicains (LR), Alain Juppé, 70 ans, tient la corde. Du côté des socialistes, François Hollande, 61 ans, pourrait se représenter. À la gauche de la gauche, Jean-Luc Mélenchon, 64 ans, est déjà candidat. On a connu mieux comme renouvellement politique.
Nicolas Klein (nklein@lequotidien.lu)
Vous oubliez Marine, Nicolas !
Pas (trop) bedonnante, nettement < 60 ans, pas dégarnie, pas homme. Bon, blanche mais rien n'est parfait ;-).
Et pas de robe à fleurs non plus…