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Drame de Trieux : la piste du suicide


La voiture avait heurté de plein fouet le mur d’un commerce. Le choc, terrible, n’avait laissé aucune chance à la jeune femme et à son fils de 3 ans. (Photo RL/Fred Lecocq)

La conductrice de 23 ans tuée mercredi soir à Trieux aurait délibérément projeté sa voiture contre un mur, entraînant également le décès de son petit garçon de 3 ans.

Une lettre. Une lettre retrouvée dans le foyer où elle était hébergée a permis de répondre grandement aux questions des gendarmes. Même si ces derniers restent prudents. « Ils s’orientent vers la thèse du suicide. Néanmoins, cette piste n’est pas confirmée à 100%. Ils doivent encore procéder à des auditions dans l’entourage des deux victimes », glisse une source proche des enquêteurs. Mais le contenu de cette lettre ne souffrirait d’aucune ambiguïté. « Il y a des indications précises sur son acte », révèle une autre source bien informée.

Mercredi soir à Trieux, dans le Pays-Haut, Émilie Claude aurait donc délibérément projeté sa voiture contre le mur d’un bâtiment, précipitant également dans la mort son garçonnet de 3 ans, Guillaume Mussot. Le drame a eu lieu peu avant minuit, au bout d’une longue ligne droite. Roulant à très vive allure dans la rue Marc-Raty, l’axe principal de cette commune située près d’Audun-le-Roman, la jeune maman de 23 ans a percuté de plein fouet le mur d’un commerce implanté en bordure d’une légère courbe à gauche. La violence de l’impact n’a laissé aucune chance aux deux occupants de la Clio, décédés sur le coup. Un chien qui se trouvait aussi dans l’habitacle est également mort.

Séparée, sans emploi

Passé l’émotion, plusieurs questions étaient restées sans réponses : pourquoi l’automobiliste n’avait-elle pas tourné ? Pourquoi n’y avait-il pas de traces de freinage ? « Au début, on pensait que l’animal avait pu gêner la conductrice mais au fur et à mesure des investigations des gendarmes, cette hypothèse a été abandonnée », indique une autre source, même si celle-ci ne veut pas tirer de conclusions hâtives. « L’enquête suit son cours. » Une enquête, comme toujours dans les accidents dramatiques de ce type, basée notamment sur l’audition des proches, afin de saisir « l’environnement familial ».

Celui d’Émilie Claude était marqué par une séparation d’avec le père de son enfant. Une rupture apparemment récente. Sans emploi, la jeune femme s’était retrouvée dans un foyer de Jarny. Est-ce cette situation qui l’aurait poussée à commettre l’irréparable ? Elle qui aimait les animaux et qui œuvrait bénévolement dans un centre équestre du secteur de Trieux.

En marge de leurs auditions, les enquêteurs attendent aussi les résultats des prélèvements sanguins. Même si, dans le cas présent, ils n’apporteront probablement pas d’éléments nouveaux. « Ça va peut-être leur permettre d’expliquer certaines choses mais ça ne les fera pas vraiment avancer dans la mesure où la finalité reste malheureusement la même : quelles que soient les substances que cette jeune femme avait dans le sang, si elle en avait, elle voulait apparemment en finir. » Sauf que ce sont deux êtres que pleurent les familles aujourd’hui…

Grégory Ingelbert et Olivier Chaty (Le Républicain Lorrain)