Accueil | Luxembourg | Logement : les étudiants ces inconnus

Logement : les étudiants ces inconnus


Le nombre de logements étudiants ne cesse de croître (comme ici à Diffedange), mais personne ne semble avoir de vision globale sur le sujet. (Photo : Isabella Finzi)

Le Grand-Duché attire les étudiants, mais il les connaît finalement très peu. La problématique du logement en est un exemple frappant.

Le ministère du Logement confie l’évaluation du nombre de logements étudiants à fournir à l’université et aux autres institutions de l’enseignement supérieur.

Dans son édition du 12 avril dernier, Le Quotidien se demandait s’il existait une réelle politique concernant la construction ou l’aménagement de logements étudiants dans le pays. Cette interrogation, c’est l’Agence d’urbanisme et de développement durable Lorraine Nord (Agape) qui en avait la primeur. Observateur méticuleux de tout ce qui se passe dans la Grande Région, l’Agape porte un œil attentif sur les dynamiques qui font vivre le Grand-Duché et la Grande Région. L’adhésion de l’agence au syndicat ProSud (qui rassemble onze communes du Sud luxembourgeois), le 21 avril dernier, est un pas supplémentaire vers une meilleure compréhension du fait transfrontalier dans son sens large.

Une proportion très élevée

Observant le phénomène du logement étudiant, l’Agape a repéré 1 356 unités d’habitation existantes et 842 en projet, soit 2 198 en tout, dans et autour du Luxembourg. Et il y a fort à parier que le calcul évolue : l’engouement des promoteurs et des communes pour ce nouveau type d’habitants est très grand. Et pas qu’au Grand-Duché, puisqu’une première résidence étudiante commandée par le bailleur social LogiEst arrivera de l’autre côté de la frontière, à Micheville, en 2019.

Mais, finalement, a-t-on réellement besoin de tant de logements étudiants ? En France, environ 7 % des étudiants vivent dans de tels studios ou appartements. Au rythme où vont les inaugurations, on frôlera bientôt les 30 % ici… Certes, la cherté des locations peut expliquer une surreprésentation de ce type de logement, mais tout cela a-t-il été réellement étudié et analysé?

Le ministère du Logement donne bien quelques éléments d’explication, mais il apparaît que le phénomène reste, lui, assez vague. Outre le fait qu’il se tient aux évaluations de l’université et des autres institutions de l’enseignement supérieur, il ne prend – par exemple – aucune information sur ce qu’il se passe au-delà des frontières. Pourtant, l’essentiel de l’offre concernant l’enseignement supérieur se situe bien dans le sud du pays, parfois à quelques dizaines de mètres uniquement de la frontière…

Erwan Nonet