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Nucléaire : pour Sarkozy la droite abrogera l’objectif de réduction à 50%


Nicolas Sarkozy, chef de file des Républicains, lors d'un meeting à Nice, le 26 avril 2016. (Photo : AFP)

Si elle revient au pouvoir en 2017, la droite abrogera l’objectif de réduire d’ici 2025 la part du nucléaire de 75 à 50% dans la production d’électricité car «il n’y a pas d’alternative crédible au nucléaire», affirme Nicolas Sarkozy dans un entretien au JDD publié samedi.

«En cas d’alternance, nous abrogerons l’objectif de ramener à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité en France (…) Il n’y a simplement aucune alternative crédible à l’énergie nucléaire. Il faut donc maintenir le parc actuel, et investir pour développer une nouvelle génération de centrales», affirme le président des Républicains, dont le parti tient une convention mardi sur l’énergie. La fermeture de Fessenheim, confirmée par François Hollande pour cette année à l’occasion de la conférence environnementale, «est une erreur historique», juge-t-il.

«L’Autorité de sûreté nucléaire, après avoir examiné la centrale, lui a accordé plusieurs années d’exploitation supplémentaires. À lui seul, le site de Fessenheim fournit notamment, l’électricité de toute la région Alsace. Elle rapporte plus de 300  millions d’euros de bénéfices à EDF et elle ne pose aucun problème de sécurité», plaide-t-il.

«De deux choses l’une : soit les centrales sont dangereuses et, dans ce cas, la France comptant 58 réacteurs nucléaires, pourquoi fermer ceux de Fessenheim et pas les autres ? Soit ce n’est pas dangereux et, dans ce cas-là, pourquoi fermer Fessenheim ? Uniquement, par pure tactique électorale, pour rattraper désespérément les écologistes ? On est très loin du sens de l’État», dénonce l’ancien chef d’Etat.

Interrogé pour savoir s’il partageait la position de Nicolas Sarkozy, l’ancien Premier ministre François Fillon, candidat à la primaire à droite, a répondu: «Oui absolument, cette proposition (de baisse à 50%) est totalement irréaliste et conduirait à une forte augmentation des émissions de CO2 d’environ 30%».

Quant à l’ancienne ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, elle a estimé que «la réduction de la part du nucléaire doit procéder de la montée en puissance des renouvelables». Mais «fixer dans la loi des objectifs de réduction impératifs, c’est s’obliger éventuellement à fermer des centrales qui n’ont pas atteint leur échéance, et dont l’ASN ne demande pas la fermeture, ce qui est économiquement absurde», selon cette autre candidate à la primaire.

Rama Yade, ex-secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy et candidate à la présidentielle, a regretté dans un communiqué que «Nicolas Sarkozy s’enferme dans une vision passéiste des enjeux énergétiques».

C’est chez les écologistes que la sortie du président LR a suscité le plus de critiques: «Donc le parti des et du gaz de schiste devient aussi celui de l’aveuglement . En arrière toute», a tweeté la ministre Emmanuelle Cosse, ancienne patronne d’EELV, Barbara Pompili dénonçant «un monceau d’âneries».

Pascal Durand, ex-secrétaire national d’EELV et proche de Nicolas Hulot, a égratigné au passage sur Twitter la politique énergétique actuelle: «vu le peu d’empressement du gouvernement à tenir cet engagement (de réduire à 50% la part du nucléaire, NDLR), il n’aura pas trop de boulot..».

Sur EDF, Nicolas Sarkozy voit comme «seule solution» d’«ouvrir le capital d’EDF pour lui permettre d’investir dans son développement: investir dans l’EPR, et notamment en Grande-Bretagne, mais aussi investir pour développer un nouveau modèle de centrales de milieu de gamme, qui permette de gagner des appels d’offres dans d’autres pays».

Mais «le nucléaire est une activité stratégique et il ne peut être question d’une privatisation à 100 % d’EDF», ajoute-t-il. Enfin, Nicolas Sarkozy se prononce pour la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes  et contre un référendum: «Le principe du référendum n’est pas en cause. Mais pas après dix années d’immobilisme, pas après plus de 150 décisions de justice qui ont tranché la question, et pas une consultation organisée par un gouvernement dans lequel certains ministres sont pour et d’autres contre».

Le Quotidien/AFP