Industriels, célébrités, riches héritiers, mais aussi trafiquants d’armes ou de drogue : la clientèle de la filiale suisse de la banque HSBC était très variée.
Trafiquants d’armes, politiques, stars, et même Oussama ben Laden… La liste est longue. (Photos : AFP)
> Les célébrités, riches héritiers et sportifs
Il s’agit de vedettes de la scène, de mannequins, d’acteurs, de créateurs de mode ou de sportifs. Nombre d’entre eux ont indiqué que leur situation avait été régularisée.
Le nom de l’héritière de la couturière française Nina Ricci est aussi avancé. Son procès, pour fraude fiscale, s’ouvrira la semaine prochaine en France.
> Les trafiquants d’armes ou de diamants
En Belgique, où HSBC Private Banking a été inculpée de fraude et de blanchiment en novembre 2014, l’enquête journalistique confirme surtout que ce sont apparemment les diamantaires anversois qui ont, au niveau belge, le plus profité du système, puisque selon le quotidien Le Soir, membre du consortium, au moins 916 diamantaires figurent parmi les 3 002 Belges apparaissant dans les fichiers.
Par ailleurs, la banque a abrité le compte d’une société guinéenne qui fournissait des armes au Liberia, en 2003, en pleine guerre civile. Le compte a été momentanément bloqué, puis il a été réactivé. En 2007, il était crédité de 7,14 millions de dollars.
> Le monde économique
Le quotidien russe Vedomosti, associé à l’initiative SwissLeaks, s’est concentré sur les « fonctionnaires millionnaires» russes impliqués. Il a établi une liste de 740 noms, mais n’a pas trouvé les noms des «premiers personnages de l’État et des grandes figures politiques ».
Vedomosti parle surtout de personnes ayant travaillé dans l’appareil d’État et les grandes entreprises publiques ou établissements bancaires. Dans tous les cas, il s’agit de fonctionnaires qui n’occupent plus leur poste ou de responsables qui ne sont plus aux commandes des entreprises publiques russes.
Si les médias partenaires ont fait une liste de grands patrons, des personnes beaucoup moins en vue sont aussi concernées.
Le Monde relate que parmi les clients français, « après les employés de HSBC, les commerçants, dirigeants d’entreprises – notamment dans le textile – et professions libérales sont les plus représentés. On compte ainsi une centaine de médecins et une cinquantaine d’avocats », désireux de blanchir leurs honoraires non déclarés.
> La « Chaîne d’or » d’Oussama ben Laden
En 2002, les enquêteurs américains découvrent une liste de 20 riches Arabes présumés donateurs d’Al-Qaïda. Les Américains baptiseront ce réseau la « Chaîne d’or ». Treize ans après cette découverte, SwissLeaks révèle que certains financiers présumés avaient placé des fonds chez HSBC Suisse.
Ces personnes sont des « cheikhs », et des « princes », qui « font la une des magazines d’affaires en tant que gestionnaires ou propriétaires de grands conglomérats », écrit la SonntagsZeitung, un hebdomadaire suisse.
> Les politiques
Le journal Le Matin dimanche a enquêté quant à lui sur les clients « très politiques » d’HSBC.
Il cite le cas d’un ministre libanais, qui est aussi un entrepreneur prospère. Selon SwissLeaks, il a eu sur un compte HSBC 42 millions de dollars. Le ministre a été accusé par la presse libanaise de corruption, notamment dans le cadre d’une faillite bancaire en 2003. Un autre ministre libanais avait quelque 75 millions de dollars chez HSBC Suisse. Une enquête a été ouverte contre lui au Liban fin 2013. Rami Makhlouf, cousin du président syrien Bachar al-Assad, possédait 27 millions de dollars chez HSBC. Il a été accusé de corruption par les États-Unis dès 2008.
Le Quotidien (avec AFP)
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