Frank Schleck s’est fracturé la clavicule droite durant la Flèche wallonne et est incertain pour le Tour de France.
À peine remis de sa chute sur les routes de Paris-Nice, Frank Schleck s’est, à nouveau, retrouvé à terre, mercredi. Il risque bien d’en avoir pour quatre à six semaines.
C’était la soupe à la grimace autour du pullman Trek-Segafredo quelques minutes après l’arrivée victorieuse d’Alejandro Valverde sur les hauteurs de Huy. Pas un sourire à l’horizon. Après avoir perdu son leader italien Fabio Felline (nez cassé) dimanche à l’Amstel Gold Race (sur une gamelle qui a fait le tour du net plus rapidement que le record établi hier par Valverde), l’équipe américaine a dû faire une croix ce mercredi sur Frank Schleck. Et ce, en raison d’une chute survenue à 45 kilomètres de l’arrivée qui a jeté à terre le Mondorfois, en même temps que son équipier Haimar Zubeldia. Le verdict était tombé sur le compte Twitter des Trek avant même la fin de la course : fracture de la clavicule droite.
«Je suis très déçu pour lui. Cela lui arrive alors qu’il revenait en bonne forme», lâchait du bout des lèvres un Andy Schleck qui était en visite hier sur la Flèche Wallonne. L’ancien vainqueur du Tour 2010 avait l’air de souffrir pour son frère. «Je l’ai eu au téléphone et il m’a dit qu’il rentrait aujourd’hui (mercredi) au pays. Il est trop tôt pour dire pour combien de temps il en a…»
Une équipe décapitée à Liège-Bastogne-Liège
Quelques minutes plus tard, Luca Guercilena, le manager général, en racontait un peu plus : «Frank a été conduit à l’hôpital à Huy. On ne sait pas encore s’il doit se faire opérer ou non. On attend de voir ce que dira le médecin. S’il se fait opérer, il pourrait revenir un peu plus tôt…» L’Italien de 42 ans ajoutait tout de même : «Habituellement, avec ce genre de blessure, on est hors course pour un laps de temps oscillant entre quatre et six semaines.
On peut penser qu’il est envisageable de refaire du rouleau normalement au bout d’une semaine, puis reprendre le vélo après une quinzaine de jours.» En attendant, son équipe s’alignera quasi décapitée de ses têtes d’affiche sur la Doyenne dimanche. «Ce sera difficile à Liège… Surtout compte tenu du fait qu’on a déjà perdu Felline. Comme leader, il nous reste Bauke Mollema.» Un Mollema qui avait pris la 14e place à Valkenburg dimanche et était absent mercredi.
Pour en revenir au malheureux Frank Schleck, qui est en fin de contrat, ce dernier continue donc à accumuler les pépins. À peine remis de la chute survenue sur Paris-Nice en mars, c’est donc sa clavicule qui a trinqué une nouvelle fois. Après la triple fracture côté gauche en 2010 sur l’étape du Tour de France qui ressemblait à un mini Paris-Roubaix, c’est la droite qui a pris. De quoi se rappeler ce qu’il nous déclarait à l’aube de l’Amstel la semaine dernière : «Les chutes, c’est un truc qui me fait peur.
Ce n’est pas nouveau, mais c’est aussi vrai que j’y pense plus qu’avant. Je suis devenu plus mature. Et le risque est réel, on l’a malheureusement vu avec le décès récent et tragique d’Antoine Demoitié. Passé 35 ans, je pense que c’est tout à fait normal d’y penser. C’est aussi pourquoi, à cet âge-là, les sprinters s’arrêtent.» Concernant son avenir à lui, la seule certitude à l’heure actuelle est qu’il est forfait pour un Tour de Romandie (qui débutera mardi). Une participation au Tour de France est, elle, forcément devenue plus incertaine…
De notre envoyé spécial à Huy, Julien Carette