Des Solistes européens pleins de surprises au Luxembourg

Les Solistes européens Luxembourg proposent pour leur saison 2016/2017 un programme original mais cohérent en dix dates, autour d’œuvres célèbres et d’autres plutôt méconnues.

Depuis 1989, l’association des Solistes européens Luxembourg (SEL) réunit au Grand-Duché des musiciens originaires des meilleurs orchestres du Vieux Continent pour une série de concerts orchestrés, et, la plupart du temps, dirigés par le chef Christoph König.

Les Solistes européens Luxembourg sont plutôt heureux en ce printemps 2016. C’est que le président, Eugène Prim, et ses acolytes ont plusieurs «bonnes nouvelles musicales» à annoncer pour la saison à venir.

La première est que le directeur musical, l’Allemand Christoph König, à la tête des SEL depuis six ans déjà, a resigné pour trois saisons supplémentaires. « Une continuité essentielle , note Eugène Prim, dans la mesure qu’elle permet un travail de fond avec les musiciens de l’orchestre et la définition d’une véritable identité orchestrale .»

La deuxième est que l’association a, enfin, après plus d’un quart de siècle d’existence et de succès, une convention non plus annuelle, mais pluriannuelle avec le ministère de la Culture, qui « garantit du temps pour développer de beaux projets d’envergure ». Une bonne entente renforcée par la présence, à la conférence de presse de présentation de la saison, du secrétaire d’État à la Culture, Guy Arendt. « On m’a invité, je suis venu », explique simplement le responsable de l’hôtel des Terres Rouges depuis décembre dernier. Il reprend : « Les Solistes européens jouent un rôle important dans le cadre de la culture musicale. Leurs concerts sont extraordinaires et j’apprécie la qualité et le sérieux de cette équipe .»

Une qualité et un sérieux personnalisés, en priorité, par le chef d’orchestre et directeur musical, Christoph König. On loue, ici, «sa programmation originalement, intelligemment et sensiblement conçue», là, «l’originalité, la pertinence et la cohérence» de sa programmation, plus loin «l' »orchestration » qui suscite chez chacun des spectateurs un « cheminement » particulier».

Des créations mondiales et d’autres surprises

Une cheminement qui proposera, la saison prochaine, dix concerts en vente libre ou dans le cadre de trois abonnements : Rencontres SEL A, Rencontres SEL B et Camerata. Tous les concerts se tiendront les lundis à la Philharmonie. Ceux des deux premiers abonnements dans le grand auditorium, ceux du cycle Camerata, dans la salle de musique de chambre.

Des œuvres célèbres telles que les Concerto pour piano et le Concerto pour violon en la mineur, de Bach, le Concerto pour piano n° 4, de Beethoven, ou encore la Symphonie n° 3, de Schubert, partageront l’affiche avec des compositions moins connues – « pas parce qu’elles sont plus difficiles d’accès », précise le directeur musical – comme la Symphonie n° 9, de Chostakovitch, ou Le Mystère de l’instant, de Dutilleux.

Sans oublier l’œuvre surprise annoncée pour le concert du 30 janvier, avec Nelson Freire au piano, la version marimba et percussion – une première –, du Gotan concerto, d’Emmanuel Séjourné, proposée par The Wave Quartet le 12 décembre, ou encore Upswing , l’œuvre commandée par le ministère de la Culture au compositeur grand-ducal Luc Grethen et qui sera présentée en création mondiale lors du premier concert de la saison, le 19 septembre.

Autant d’invitations à la découverte que les SEL lance à leur public. Un public nombreux et fidèle, qui contrairement à ce qui se passe trop souvent dans la musique classique, ne se limite pas aux membres de la «silver économie», mais parvient à attirer et convaincre un public jeune, «le public de demain!» .

Pablo Chimienti