L’écurie Mercedes-AMG, double championne du monde en titre, a remporté les trois premières manches de la saison 2016 de Formule 1, mais Ferrari se rapproche, au moins en performance pure, et peut espérer encore mieux…
Mercedes et Ferrari, le match prend forme.
Les Flèches d’Argent dominent encore mais leur marge s’est réduite cet hiver, grâce aux gros progrès réalisés par Ferrari, autant au niveau du châssis que du moteur. Il s’en est fallu de très peu que Kimi Räikkönen signe samedi sa première pole position depuis le GP de France en 2008, a souligné Nico Rosberg. Malgré leur accrochage au départ, les deux pilotes de la Scuderia ont terminé 2e (Vettel) et 5e (Räikkönen), a ajouté le leader incontestable du championnat, plus maître de lui que jamais. Mais l’Allemand garde les pieds sur terre, ne veut pas s’emballer et se méfie toujours de Lewis Hamilton, poursuivi par les soucis mécaniques (embrayage, boîte de vitesses, moteur) car il reste 18 GP à disputer: «il est toujours aussi concentré et motivé», avertit Rosberg au sujet de son ex-ami d’enfance et rival le plus sérieux pour le titre.
Red Bull, le renouveau
C’est la très bonne surprise de ce début de saison, les anciens maîtres de la F1 (quatre titres mondiaux de 2010 à 2013) sont en train de revenir au plus haut niveau, après deux saisons ratées et frustrantes. Le podium de Kvyat à Shanghai confirme la tendance lourde, car Ricciardo vient de terminer trois fois 4e et pointe au 3e rang du championnat pilotes, entre les Intouchables de chez Mercedes et les Revanchards de chez Ferrari. Tout sauf un hasard, car Adrian Newey a dessiné une RB12 très efficace, équipée in extremis d’un moteur Renault (badgé TAG Heuer) qui est pour l’instant incassable et beaucoup plus performant que l’an dernier. Ça peut rendre cette saison 2016 beaucoup plus intéressante que prévu…
Williams et McLaren: peuvent mieux faire ?
Le bilan est encourageant, car ce sont deux des écuries les plus anciennes et vénérables de la F1, que leur expérience est énorme et leurs pilotes très capables, mais rien n’est acquis et il va falloir redoubler d’efforts, à Grove et à Woking. L’écurie de Sir Frank n’est plus aussi performante que ces deux dernières années, malgré son moteur Mercedes, et celle de Ron Dennis a fait de gros progrès cet hiver mais pas au point de rentrer régulièrement dans les points, son premier objectif 2016. Elle n’en a marqué qu’un seul pour l’instant, même si son niveau de performance est bien meilleur que l’an dernier. A suivre.
Toro Rosso et Haas: sérieux et enthousiasme
C’est le rayon de soleil de ce début de saison, deux écuries où le pragmatisme et l’intelligence n’empêchent pas l’enthousiasme et la bonne humeur. Les deux petits jeunes de l’écurie de Faenza, dans la foulée de leur saison 2015 très réussie, sont dans tous les coups, en qualifications et surtout en course, avec toujours plus de réussite pour Max Verstappen qui se rapproche inexorablement de son premier podium en F1, à 18 ans. Quant au gang américain de Gene Haas, nouveau-venu en F1, il inspire déjà le respect par son attitude et les performances de sa monoplace «made in Italy» (châssis Dallara, moteur Ferrari), qui commence à faire des jaloux dans le paddock. Une chose est sûre, Romain Grosjean (ex-Lotus) a fait le bon choix et il se régale.
Force India et Renault: démarrage poussif
Dans le milieu du tableau, les rangs se sont bien resserrés donc le manque de réussite de Force India, 5e du Championnat 2015, et le manque de performance de Renault (ex-Lotus), au début de sa saison de «reconstruction», vont devoir laisser la place à des résultats tangibles. La situation des deux écuries est inverse, car Force India s’inquiète pour son propriétaire, l’homme d’affaires indien Vijay Mallya, en délicatesse avec les autorités financières de son pays, alors que le retour de Renault avec une écurie à part entière va se faire avec un budget confortable et des moyens humains conséquents, garantis a priori jusqu’en 2024. Le duel entre ces deux écuries, au cœur du peloton, sera bientôt l’autre feuilleton à suspense de la F1.
Sauber et Manor: impossible de se prononcer
Ce sont les deux plus petites écuries de F1 et aucun pronostic ne peut être fait, si tôt dans la saison, car les moyens engagés sont limités. Le seul atout véritable, c’est le moteur, Mercedes pour Manor, Ferrari pour Sauber, mais chez les Anglais le repreneur irlandais, Stephen Fitzpatrick, semble toujours aussi économe, alors que chez les Suisses la directrice générale autrichienne, Monisha Kaltenborn, a du mal à boucler les fins de mois et attend toujours un sponsor-titre providentiel. Inquiétant.
Le Quotidien/AFP