Devant son public, sans doute plus nombreux que d’habitude, Walferdange rêve de décrocher, ce samedi soir, un 2e succès contre Strassen et ainsi son premier titre de champion.
Après être allé s’imposer à Strassen (3-0) la semaine passée, Walferdange se voit offrir une première balle de match que tout un club rêve de convertir.
« Je savais qu’on allait gagner ce match! » Samedi dernier, alors que Walferdange vient tout juste de s’imposer sur le terrain de Strassen, Serge Karier se veut sûr de lui et de la force d’un groupe qui, puisant au fond de ses ressources, est parvenu à dominer le champion en titre sur son terrain, prenant ainsi l’avantage dans une finale se jouant au meilleur des trois manches.
La déclaration de l’entraîneur walferdangeois résonne telle une provocation. Un crime de lèse-majesté au vu du palmarès des deux clubs. Celui de Walferdange ne pesant pas bien lourd face à celui de Strassen. « Une Coupe, ça compte comme un titre? », s’interroge même Marc alias «Mexx» Braas, secrétaire d’un RSR Walferdange comptant dans son armoire à trophée une seule et unique Coupe de Luxembourg décrochée en 2011. Y ajoutera-t-il le premier titre de champion l’année du 50 e anniversaire du club?
Si tout un club rêve de sabler le champagne, l’effervescence a aussi gagné la commune, où pas moins de 2 500 flyers ont été distribués samedi dernier par les membres du RSR Walferdange. Cette action permettra-t-elle de remplir plus que d’ordinaire le Centre Prince-Henri? « Je suis de nature optimiste et j’espère qu’on s’approchera des 800 spectateurs», déclare Serge Karier tout en croisant les doigts pour que le public assiste à un autre spectacle que celui offert la semaine passée à Strassen par deux formations peu inspirées.
«Ce n’était pas une bonne pub pour le volley luxembourgeois », estime celui qui fit part à Jenne Herman, son homologue de Strassen, de ce que lui inspira cette rencontre : « Ce fut les aveugles contre les mal-voyants… » Ce manque de vision expliquerait les onze blocs réalisés par la bande des cousins Braas…
«Entièrement d’accord avec l’analyse de Ralf»
La vision, Serge Karier ne l’a pas perdue. Tout comme il ne perd pas de vue un deuxième rendez-vous pour lequel ses hommes se préparent avec le plus grand sérieux : « Il n’y a pas d’euphorie et les gars sont à l’écoute, concentrés et disciplinés. Tous veulent bien faire. » Quand on lui fait part des risques liés à vouloir trop bien faire évoqués par Ralf Lentz, le technicien walferdangeois opine du chef, mais avec une certaine ironie : « Je suis entièrement d’accord avec l’analyse de Ralf. Enfin, si celle-ci concerne le match de Strassen de samedi dernier… »
Pour Karier, l’excès de motivation n’est pas un problème en soi, et il emprunte le champ lexical du sport automobile pour illustrer son propos : « C’est quand même mieux d’avoir une voiture avec un moteur de 300 ch que de 200, non? Après, tout le monde n’est pas capable de conduire ce type d’engins, mais ça, c’est mon problème… » À l’écouter, on parierait qu’il parle de l’équipe de Strassen. Eh bien non. À ses yeux, celle-ci a même des allures de vieux tacot : « C’est une équipe non pas vieillissante, mais en fin de carrière. »
Ce samedi soir, assistera-t-on à une sorte de passe d’armes pour ce qui pourrait être le dernier match de Kamil Rychlicki sous le maillot de Strassen? Une question qu’on a évidemment posée à Serge Karier, pour qui le résultat de cette finale ne fait guère de mystère. « Il y a une dizaine de jours, j’ai dit à ma femme qu’on gagnerait ou qu’on perdrait cette finale en deux matches… »
Charles Michel
Samedi 16 avril, 20h30. Walferdange – Strassen