Un juge de Rio a ordonné au conseil municipal d’ouvrir une enquête pour savoir si des irrégularités ont été commises dans les contrats signés pour les chantiers olympiques par la mairie avec des entreprises impliquées dans le scandale de corruption Petrobras.
Un conseiller municipal avait demandé il y a quinze jours la création d’une commission d’enquête mais elle avait été rejetée, faute de « faits précis » sur lesquels enquêter. Mais le juge, Eduardo Antonio Klausner, a rétorqué que « les faits sont au contraire très précis », pointant « les travaux effectués pour les jeux Olympiques et le Projet Maravilha », un immense projet de rénovation de la zone portuaire où a été construit notamment le « Musée du Lendemain » par l’architecte espagnol Santiago Calatrava, d’après le communiqué du tribunal.
D’après le quotidien Folha de Sao Paulo, 70% des travaux auraient été effectués par les entreprises du BPT impliquées dans le réseau de corruption Petrobras – dont le siège est à Rio- , accusées de verser des pots-de-vin à des directeurs de la compagnie et des hommes politiques en échange de contrats. L’enquête « Lavage rapide » lancée en 2014 sur la corruption au sein de Petrobras suit son cours et a déjà conduit en prison de nombreux entrepreneurs du BPT et des hommes politiques du Parti des travailleurs (PT, au pourvoir) et de la coalition gouvernementale.
A 114 jours de l’ouverture des JO (du 5 au 21 août), le Brésil est englué dans une crise politique qui laisse planer le doute sur celui ou celle qui gouvernera le pays quand la flamme olympique arrivera au stade Maracana le jour de l’ouverture. La chambre des députés se prononcera dimanche sur la destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff dans une autre affaire, pour maquillage présumé des comptes publics.
Le Quotidien / AFP