Une inauguration en forme de plaidoyer pour l’aéroport lorrain. Hier, Philippe Richert n’a pas seulement coupé le ruban à côté de la nouvelle piste d’atterrissage. Le président de la région Grand-Est a parlé du futur.
Apparemment, ce n’était pas le moment pour lui d’évoquer certains sujets fâcheux. On attendra un peu pour savoir ce que compte faire Philippe Richert du climat social qui plombe le moral des troupes de Lorraine Airport et de la baisse des effectifs crainte par les syndicats des contrôleurs aériens. Le nouveau président de la région Grand-Est a annoncé prudemment qu’il consultera « les syndicats et les personnes concernées. Pour l’instant, je n’ai pas d’informations à livrer. »
Pas de dossiers encombrants donc, mais des sujets d’avenir quand même. Hier, l’élu alsacien (LR) a profité de l’inauguration de la nouvelle piste d’atterrissage de l’aéroport de Louvigny (six semaines de travaux environ) pour évoquer ce qu’il souhaite faire de ce site soumis à contrariétés depuis son lancement, il y a vingt-cinq ans.
« Je suis président de cet aéroport et j’ai la volonté d’y investir. » Une ambition déclinée en peu de mots. Philippe Richert n’a aucune interrogation, « aucun doute », sur l’importance de ce site dans le développement de Metz et de Nancy. Il n’est pas le premier à afficher ce souhait mais il se montre précis.
« La Région met chaque année 2 millions d’euros, hors investissements. Et nous continuerons d’investir pour maintenir ce site à un niveau acceptable. La nouvelle piste et des travaux connexes en sont l’exemple : ils garantissent un haut niveau de sécurité. »
D’ici 2020, le président Richert espère pouvoir arriver « au petit équilibre » budgétaire.
« En diminuant nos charges fixes grâce à la baisse de la consommation d’énergie et en maintenant une augmentation de la fréquentation de 4 % comme en 2015, j’ai bon espoir qu’on arrive à équilibrer recettes et dépenses de fonctionnement, oui. »
Et si ce n’était pas le cas ? « On se reposera la question selon l’importance du déficit. »
Par ailleurs, depuis la remise en service de la nouvelle piste d’atterrissage, les lignes sont progressivement réouvertes et les passagers retrouvent petit à petit leurs destinations habituelles.
Une nouvelle ligne vers Perpignan
Philippe Richert a un nouveau motif de satisfaction dans sa manche : Chalair Aviation, un petit opérateur français présent sur le marché depuis trente ans, vient d’ouvrir une nouvelle ligne en direction de Perpignan. « Les lignes se construisent pas à pas mais si je peux en ouvrir de nouvelles ici, je n’hésiterai pas », a assuré Alain Battisti, le président de la compagnie.
Un signe qui montre que Lorraine Airport intéresse encore. Cette piste, qui a coûté 3,5 millions d’euros, est un nouvel outil de travail. Et aussi un espoir.
K. G. (Républicain Lorrain)