S’il lâche encore des points en déplacement, ce samedi à Niederkorn, le champion en titre dira sûrement adieu pour de bon à sa couronne.
Le Progrès Niederkorn a, de son côté, six jours étouffants pour se prouver qu’il peut encore croire à l’Europe. Entre la venue du club eschois ce samedi et un déplacement chez le voisin differdangeois vendredi prochain, il peut tout gagner… ou tout perdre.
On n’abdique jamais vraiment pour un titre de champion national. Les hommes de Jeff Strasser et le coach lui-même ont eu beau, fin mars, resituer le débat sur la seule nécessité qui est la leur, c’est-à-dire jouer l’Europe, cela doit leur faire mal au ventre de voir qu’il y a aujourd’hui huit points (soit quasiment trois matches gagnés) entre eux et le F91. Revenir, c’est déjà presque mission impossible. Mais si vient s’y ajouter une contre-performance ce samedi soir au stade Jos-Haupert, alors c’en sera bel et bien fini.
Car sans faire injure à Etzella, on voit difficilement les Dudelangeois ne pas tout faire pour achever la bête le lendemain, au Deich, chez un candidat à la relégation… Non seulement il en a les moyens, mais il en aurait en plus le devoir.
Il n’a pas échappé à Jeff Strasser que l’essentiel de ce conséquent retard s’est constitué à l’extérieur (lire ci-dessous) . Et que si le Fola reste invaincu en 2016, il y a une contrepartie mortelle à cet enchaînement de performances : les nuls ne le font pas avancer. « À nous de démontrer que c’est juste un hasard si cela nous arrive à l’extérieur », lance le technicien, estimant que le mal n’est pas plus profond qu’un malheureux concours de circonstances. Même si ses productions ont semblé tout de même toujours nettement plus costaudes au Galgenberg?
«On ne peut pas dire qu’on est lancés»
Il n’est pas dit en tout cas que le Progrès ne s’en contente pas, d’un match nul, lui qui a le devoir de considérer que la Jeunesse peut faire une énorme razzia de points avant le 22 mai et leur rencontre qui pourrait être une finale pour la 4 e place. Et vu ce qu’a été sa production jusqu’à la mi-mars, c’est presque miraculeux de voir les Niederkornois à un seul petit point de la Jeunesse. Un nul contre le Fola, donc, ne serait pas en soi une perte de temps. Elle ne ferait en tout cas que déplacer les attentes de quelques jours, jusqu’au Parc des Sports d’Oberkorn et les retrouvailles avec l’ennemi juré qu’est le FCD03.
Pascal Carzaniga marche toujours sur des œufs, plus d’un mois après le cataclysme de la défaite face au CSG. Il aurait le droit de s’enflammer pour ce 0-4 ramené de Rumelange la semaine dernière, la performance la plus aboutie de 2016, après une belle réaction collective à Etzella (17 e j. 0-2) et la belle mentalité entrevue contre le F91 surtout pendant une heure (18 e j. 0-3). « On est dans une certaine continuité, consent-il, mais on ne peut surtout pas dire que ça y est, on est lancés. On est tout juste dans les starting-blocks. »
Dans les starting-blocks avec le souvenir malheureux d’un match aller lors duquel le Progrès avait été privé de victoire pour une décision arbitrale incompréhensible (but annulé sur hors-jeu imaginaire), mais après avoir été bien secoué pendant une heure. Et avec un Rossini toujours en délicatesse avec une cheville. Des petites histoires qui pourraient contribuer à écrire la grande : il pourrait y avoir un fiasco, samedi soir, sans qu’on sache qui il concernera.
Julien Mollereau