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Trains en retard : SOS rame de secours


Gilles Schwob, directeur du technicentre Lorraine, gère l’équipe Mobiter, un service complémentaire de la rame de réserve, stationnée à quai à Metz-Sablon. A l’horizon 2018, un atelier de maintenance devrait voir le jour à Jarville. (Photo : RL)

A Metz, une rame SNCF de réserve est à quai, prête à pallier un retard ou remplacer un train défaillant dans toute la Lorraine. La fluidité du trafic est également facilitée, avec une équipe mobile de techniciens.

A Metz-Sablon, deux rames aux couleurs bleues et jaunes sont immobilisées à quai. A l’intérieur des voitures, il fait chaud. Pas étonnant, puisque ces rames se trouvent constamment sous tension. Bienvenue dans la rame de réserve montée. Montée, car un conducteur et un contrôleur se trouvent toujours à disposition. Hier matin, c’est Hervé, conducteur de ligne, qui a passé toute la matinée à son poste de conduite. « J’étais en réserve, raconte le conducteur. Je me trouve en alerte, car on doit réagir rapidement en cas de besoin. » Il faut pouvoir démarrer en cinq minutes.

« C’est une nouveauté dans le cadre du cadencement. La densité de l’offre est importante, il faut assurer la robustesse du service, expose Christophe Deprez, directeur délégué TER Lorraine. Cette rame servira notamment à assurer la continuité du service en cas de retard et lors d’opérations de secours. » Il poursuit ses explications : « Dans le sens Nancy-Luxembourg, si un train a 15 minutes de retard à Pont-à-Mousson, pour éviter la rupture du trafic, cette rame sera envoyée en gare de Metz. Elle reliera le Luxembourg en se substituant au train en retard. » Même chose dans le sens inverse.

Aux heures de pointe

Cette rame a pour but de répondre aux enjeux du trafic en direction du Luxembourg. Rien qu’entre Thionville et Luxembourg, ce sont 9 000 voyageurs qui empruntent le train quotidiennement. « Cette problématique ressemble à celle de zones denses, comme en Ile-de-France », observe Christophe Deprez. Et les conducteurs ont leur rôle à jouer dans ce nouveau dispositif. « Nous sommes en flux tendu avec des horaires à respecter, rappelle Hervé, conducteur de ligne. Avec des arrêts de courte durée, les clients sont aussi des acteurs de la régularité. »

Dans le cadre des opérations de secours, la rame peut se rendre dans l’est-mosellan. « Nous pouvons envoyer ces unités multiples pour transférer des clients, cela leur permet d’éviter de perdre du temps », souligne le directeur délégué TER Lorraine. Pour les débuts de ce système, la rame a dû intervenir déjà une fois, mais pour un cas particulier. Ce service est assuré uniquement en heures de pointe. Un conducteur est présent de 5 h 30 à 9 h 30 et un autre de 16 h 30 à 20 h. « Nous mobilisons 1 % de notre personnel roulant pour cette rame », stipule le directeur délégué TER Lorraine. Deux rames sont sur le pont pour pouvoir intervenir en cas de besoin. « Contrairement à l’Ile-de-France, nous n’avons pas du matériel pléthorique. Il faut donc bien assurer la maintenance des rames pour qu’elles soient disponibles », indique-t-il.

Dix minutes au lieu d’une heure

C’est là qu’entre en jeu Mobiter. « C’est l’équipe mobile de maintenance pour les TER, rapporte Gilles Schwob, directeur du Technicentre Lorraine. Nous avions l’habitude de sortir, mais pas toujours avec les moyens dédiés. » Avec le cadencement, désormais une équipe de deux agents et une camionnette sont prêtes chaque jour à intervenir si nécessaire. « Certains de nos trains, comme les Régiolis, peuvent nous indiquer par message leur problème et l’organe à remplacer, décrit Gilles Schwob. Avant de se rendre sur place, les techniciens peuvent poser le diagnostic et emporter les pièces nécessaires. »

Et pour relier la gare de Metz aux voies d’atelier, un accès direct a été mis en place pour près de 25 000 €. « Ce trajet se fait en dix minutes au lieu d’une à deux heures précédemment », se satisfait le directeur du Technicentre Lorraine. Un moyen supplémentaire pour moins faire attendre les voyageurs.

Anne-Laure Naymark (Républicain Lorrain)