Cette semaine, à moins que l’ultimatum n’expire sans sanction, la deuxième vague de révélations sur le scandale LuxLeaks devrait déferler.
Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, mais elle va éclabousser la fierté de la Nation. C’est le gouvernement qui le dit, prévenu par le Consortium international des journalistes d’investigation. Et le pays tremble. Ou pas. Car si les premières révélations, dans ce qui est devenu pour la postérité le scandale LuxLeaks, ont rappelé au monde que la stabilité économique du Grand-Duché s’était construite sur son offre fiscale généreuse, que peut révéler le retour des LuxLeaks ? Sans doute la même chose, à savoir que la domiciliation d’entreprises est un exercice maîtrisé au Luxembourg et que le tax ruling est une pratique qui satisfait à la fois l’État et les candidats à une fiscalité avantageuse.
Cette semaine, le nom du Luxembourg devrait à nouveau être cité dans le monde entier. Montré du doigt, même, traîné dans la boue, parfois, pour ses pratiques fiscales au service du grand capital. Un peu comme si, au sein de la communauté internationale, les maux de la finance se concentraient dans ce petit pays d’Europe continentale. Sauf qu’ériger le Luxembourg en suppôt des multinationales, c’est oublier que celles-ci avancent avec des armées d’experts en esquive fiscale, de petits soldats des marchés. C’est oublier que le Luxembourg n’est qu’un des îlots de l’archipel du capital. Une oasis pour les dividendes des actionnaires.
Aujourd’hui, ou demain, le deuxième chapitre des LuxLeaks sera publié. Et il posera à nouveau la question de l’harmonisation fiscale de l’Europe. Ni plus ni moins. Accuser le Luxembourg de tous les maux serait oublier trop vite qu’il n’est qu’un maillon d’une très solide chaîne de décisions. Et que s’il venait à céder, d’autres sauraient la renforcer.
Alors, tremblez, LuxLeaks revient et met le monde face à ses contradictions. Tremblez, il y aura d’autres épisodes.
De notre rédacteur en chef adjoint Christophe Chohin