Trains frontaliers en retard, la SNCF s’explique

Les nouveaux horaires de la ligne transfrontalière 90 (Luxembourg-Metz-Nancy) ne séduisent pas. C’est le moins qu’on puisse dire !

Depuis la mise en place de la grille, lundi, la colère gronde de nouveau sur les réseaux sociaux. «J’arrive trop juste sur mon lieu de travail !», «C’est le rodage ou c’est normal que le train arrive tous les jours avec 5 minutes de retard ?» peut-on lire, parmi les avalanches de tweets. Pourtant, sur le papier, les nouvelles grilles ont de quoi séduire : 118 trains par jour sur la fameuse ligne 90, soit une augmentation de 28% d’offre, et même +54% entre Thionville et Luxembourg ! Mais aussi une valorisation des petites gares, comme Uckange ou Woippy.

D’où vient le malaise alors ? Joint par nos soins, le directeur SNCF mobilité-Lorraine, Jacques Weill, veut rassurer : «La révolution de l’offre est bien là. Des gares comme Woippy ou Metz-nord étaient mal desservies par exemple, ce n’est plus le cas.» Puis, sur un ton lucide : «Certains trains ont effectivement rencontré des problèmes. Des travaux importants ont lieu en ce moment à la gare de Luxembourg, ce qui peut expliquer les retards. Mais la coordination avec nos amis des CFL fonctionnent globalement bien : l’enjeu d’avoir des trains qui entrent et sortent du pays à la minute est respecté, en dehors des couacs que vous énoncez.»

C’est là que réside la réussite du cadencement : tout le jeu consiste à compresser les grilles horaires en renvoyant le plus rapidement possible les trains frontaliers vers la France… une sorte de métro qui ne dit pas son nom.

«Nous avons même un nouveau système de rame d’urgence en gare de Metz, précise Jacques Weill. Il s’agit d’une rame avec chauffeur que l’on peut lancer en moins de dix minutes si les trains ne redescendent pas dans les temps du Grand-Duché.» Et devinez quoi ? La rame d’urgence a servi dès le premier jour !

Hubert Gamelon