Le Musée national de la Résistance invite ce vendredi 1er avril à une nouvelle conférence dans le cadre de son exposition à propos de la terreur semée par la Gestapo.
En particulier, cette conférence tenue par Katharina Klasen sera consacrée au camp spécial Hinzert de la SS, où la Gestapo de Luxembourg sévissait contre les résistants luxembourgeois. Lors d’une conférence antérieure, l’historienne Jill Steinmetz s’était penchée sur la stratégie de la défense des prévenus allemands lors des procès Gestapo au Luxembourg. Le résumé scientifique de son mémoire a été publié dans Kurtrierisches Jahrbuch 2014 (53e année, pages 379-397).
Il est remarquable que dans le contexte de la Guerre froide, tous les condamnés allemands aient tôt ou tard été graciés. Nous considérons cette mesure de clémence des autorités grand-ducales comme facteur de politique étrangère face au nouvel allié que constituait la République fédérale d’Allemagne. L’exposition qui se prépare actuellement au MNHA (du 22 avril au 27 novembre) risquera-t-elle de nous surprendre par sa franchise ou confortera-t-elle les tabous néfastes établis dans l’historiographie de l’après-guerre ?
En tout cas, les traumatismes des générations de guerre ont été transmis aux suivantes, sans qu’il y ait eu «résilience». L’absence de cette démarche psychologique purgatoire pour les individus explique souvent la base d’un refoulement politique collectif aboutissant aux extrémismes de droite actuels.
Jean Rhein