La mamie, âgée de 96 ans, a sûrement eu la peur de sa vie.
Mardi, en fin de journée, on sonne à la porte de l’appartement où elle vit seule, à Thionville. Elle ouvre et tombe nez à nez avec un inconnu. « Sans rien me dire, il m’a écartée du passage pour entrer. Il a ouvert les tiroirs pour prendre de l’argent. Mon fils a téléphoné à ce moment, je lui ai dit qu’un homme était chez moi », racontera-t-elle aux policiers.
Son fils avait justement croisé cet inconnu peu de temps avant, lorsqu’il quittait le domicile de sa maman. En prenant le volant, il avait aperçu cet homme s’introduire dans l’immeuble. C’est alors qu’il a appelé sa mère pour la mettre en garde. Trop tard. Le fils est remonté quatre à quatre dans l’appartement où il a neutralisé l’intrus.
Ce dernier était présenté ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Thionville, en comparution immédiate. Il explique que, ce jour-là, il cherchait de l’argent pour s’acheter de la cocaïne. « Je suis entré dans un immeuble, j’ai sonné au hasard , détaille-t-il à la barre. La dame m’a ouvert. J’ai demandé si je pouvais entrer. Je n’avais pas l’intention de lui faire de ma l. » Mais quand le téléphone a sonné, il dit avoir pris peur. « Alors j’ai fermé la porte et j’ai gardé la clef. J’ai regardé dans les tiroirs et le fils est arrivé », raconte-t-il à son tour. Le prévenu, âgé de 41 ans, souffre de schizophrénie. Il vit à Thionville, encadré dans une pension spécialisée. « Il n’a jamais été agressif au sein de la structure. Mais nous avons remarqué qu’il était perturbé ces derniers temps, il devait être hospitalisé », précise une des responsables de la pension venue assister à l’audience.
16 mois de prison ferme
Selon l’expert psychiatre, malgré la maladie et les troubles établis, l’homme reste accessible à une sanction pénale. « Mais qu’est ce qui vous est passé par la tête ? », l’interroge le président du tribunal, Eric Lambert. Car ce n’est pas la première fois que le prévenu comparaît devant la justice, déjà condamné pour extorsion, violence et des affaires de stupéfiants notamment. Cette fois, Anthony Boulenouar écope de 16 mois de prison ferme. Il a été conduit en détention dès le jugement prononcé.
Le tribunal a par ailleurs ordonné l’indemnisation de la victime à hauteur de 1 000 € pour le préjudice moral subi. « Elle me dit que son anxiété ne fait que grandir de jour en jour depuis les faits », témoigne son fils.
F. T. (Républicain Lorrain)