Les équipes de secours ont fait place aux enquêteurs dimanche sur le site du crash du Boeing de flydubai, qui a fait 62 morts dans la nuit de vendredi à samedi à l’aéroport de Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie .
Le Boeing 737-800 de la compagnie émiratie en était à sa seconde tentative d’atterrissage dans de mauvaises conditions de visibilité quand il s’est écrasé à 03H42 locales (00H42 GMT) dans une énorme boule de feu, propulsant des débris jusqu’à un kilomètre et demi du crash. Les 55 passagers et sept membres d’équipage de neuf nationalités différentes ont été tués sur le coup. Une enquête criminelle a été ouverte pour déterminer les causes de l’accident.
Le ministre russe des Transports Maxim Sokolov a annoncé dimanche que les services d’urgence avaient terminé l’opération de «recherche et secours» vers 06H00 GMT sur le site, où les débris ont été projetés sur une large zone. Les enquêteurs devaient passer la journée sur place à la recherche d’indices, a expliqué le ministre, précisant plus tard que des représentants de la compagnie aérienne et des autorités émiraties étaient arrivés sur place pour aider à l’enquête.
Boeing a également indiqué dans un communiqué «être prêt à fournir l’assistance technique nécessaire» à l’enquête. Selon des sources citées par les agences de presse russes, les deux boîtes noires de l’appareil ont été récupérées et transportées à Moscou pour analyse. Les autorités ont également annoncé le début de la difficile tâche d’identification des restes des victimes grâce à l’utilisation d’échantillons d’ADN de leurs proches.
Des habitants de Rostov-le-Bon, ville d’un million d’habitants située à environ 1 000 km au sud de Moscou, continuaient dimanche de déposer des fleurs dans le hall de l’aéroport, toujours fermé, l’ensemble des vols au départ et à l’arrivée ayant été annulés.
«Je viens en mémoire des morts. Je suis de Rostov et bien que je ne connaisse personnellement aucune des victimes, beaucoup de noms étaient connus, c’est une petite ville», a déclaré Boris, un homme venu se recueillir à l’aéroport. Selon des responsables, le trafic aérien pourrait reprendre lundi.
Alerte vents forts
Cinquante-cinq passagers avaient embarqué à Dubaï à bord du vol FZ981: 44 Russes, huit Ukrainiens, deux Indiens et un Ouzbek, selon flydubai. La compagnie a précisé que le pilote chypriote et son copilote espagnol avaient chacun 6 000 heures de vol. Les cinq autres membres d’équipage étaient originaires d’Espagne, de Russie, des Seychelles, de Colombie et du Kirghiztan.
L’avion avait survolé pendant plus de deux heures l’aéroport de Rostov-sur-le-Don avant cette deuxième tentative d’atterrissage en raison du mauvais temps. Selon le ministère des Situations d’urgence, «il a frôlé la piste d’atterrissage avec l’une de ses ailes et a commencé à se désintégrer». Il a fallu plus d’une heure pour que les pompiers maîtrisent l’incendie, et plus de 700 secouristes et cent véhicules ont été dépêchés, selon le ministère.
Le directeur de l’agence russe chargée du transport aérien, Alexandre Neradko, a assuré n’avoir aucun doute sur la sécurité des installations de l’aéroport de Rostov et écarté toute responsabilité des contrôleurs aériens. Le PDG de la compagnie aérienne, Ghaith al-Ghaith, a déclaré dimanche lors d’une conférence de presse que l’aéroport «était suffisamment bon pour fonctionner (…) et pour atterrir, selon les autorités». Il pleuvait à verse à Rostov-sur-le-Don et une alerte aux vents forts avait été émise par l’antenne locale du ministère des Situations d’urgence.
Flydubai, qui appartient au gouvernement de Dubaï, est née en mars 2008. Cette compagnie à bas coût a connu une forte expansion à l’ombre de sa grande soeur, Emirates, la première compagnie mondiale en terme de passagers internationaux. La compagnie, qui n’avait pas connu d’accident majeur depuis sa création, dessert 90 destinations avec une flotte de 50 Boeing 737.
Le dernier accident mortel d’un avion de ligne sur le territoire russe remonte à novembre 2013, quand un Boeing 737 de la compagnie Tatarstan s’était écrasé à l’aéroport de Kazan, faisant 50 morts. En décembre 2014, le PDG de Total Christophe de Margerie avait trouvé la mort dans le crash au décollage de son jet à l’aéroport moscovite de Vnoukovo, qui avait tué quatre personnes au total.
Le Quotidien/AFP