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Célébration celtique à Dudelange


Carlos Núñez a invité tour à tour les danseurs de Danceperados of Ireland, le Luxembourg Pipe Band et le public à le rejoindre sur scène. (Photo : Marc Lazzarini)

La 19e édition du festival Zeltik a fait le plein. Carlos Núñez et les autres artistes à l’affiche ont attiré quelque 1500 spectateurs, samedi soir.

Après une année 2015 mi-figue, mi-raisin, l’édition 2016 du festival Zeltik de Dudelange devrait rester comme un grand millésime grâce à des spectacles de haut niveau, une salle affichant complet et une ambiance bien sûr celtique, mais surtout festive.

La musique n’avait pas encore envahi le hall sportif de l’annexe Alliance du lycée Nic-Biever que déjà ce Zeltik 2016 sentait bon la réussite. Alors qu’il manquait encore une bonne vingtaine de minutes pour que Schëppe Siwen ouvre le bal, les gens faisaient déjà la queue pour entrer dans le hall sportif transformé en salle des fêtes. Quelques places étaient encore disponibles à ce moment-là, mais le sold-out était déjà annoncé.

Pourtant, la journée avait mal commencé pour les organisateurs avec l’annulation, à 4 h 30 le matin même, pour des raisons médicales, des Allemands de Baltic Sea Child. Un désistement que le programmateur comblera en donnant plus de place aux groupes locaux : Schëppe Siwen et Luxembourg Pipe Band, les deux formations proposant ainsi un deuxième passage sur scène, ensemble.

Une fusion temporaire, pour ce Zeltik 2016, qui ne sera que la première d’une assez longue liste. Ainsi, la formation Beoga, qui a ouvert la grande scène avec son folk-rock celtique, l’a retrouvée une petite heure plus tard en compagnie de Danceperados of Ireland, dont les musiciens reprenaient de vieilles chansons traditionnelles irlandaises. Danceperados qui a ensuite partagé la scène avec la tête d’affiche de cette 19e édition, Carlos Núñez, tout comme le Luxembourg Pipe Band, qui n’a peut-être jamais autant marqué une édition du festival celtique de Dudelange que cette année.

Bref, c’est la musique celtique dans toute sa splendeur et toute sa diversité qui a été à l’honneur lors de cette «Celtic celebration». Une célébration longue de sept heures, intense, sans aucun temps mort.

Malheureusement, malgré les invitations répétées des artistes, le public dudelangeois est resté bien calme. Dans sa mise en place, identique à celle de l’an dernier, avec les deux scènes positionnées l’une à côté de l’autre sur la longueur de la salle, nombreux ont été ceux qui ont profité des estrades à l’autre bout de la pièce pour rester assis toute la soirée ou presque. Pratique pour ne pas trop se fatiguer, mais pas idéal pour l’ambiance de la soirée.

«Le meilleur public du monde»

Néanmoins, de petits groupes se déhanchaient çà et là en suivant les rythmes proposés par les différents groupes et quelques rondes se sont même créées dans le parterre quand Carlos Núñez – après avoir rappelé le mariage heureux de la musique celtique et de celle sud-américaine – a rendu hommage à la Bretagne. «Quelle fête! Quelle fête!», lance même à un moment le Galicien, entre un morceau à la gaïta et l’autre à la flûte. Il ajoute: «On est entre nous, je peux donc vous le dire… vous êtes le meilleur public du monde!» De quoi terminer de se mettre dans la poche un public déjà conquis et, pour une grande partie d’entre eux, d’habitués. «Qui était déjà là lors de mon dernier passage à Dudelange?», interroge même Núñez, et voilà qu’une bonne moitié des spectateurs lève la main.

«Je n’ai pas pu venir l’an passé, mais sinon, je viens normalement chaque année», assure Ida, venue avec une bande de copains qui semble confirmer la fidélité de ce public : «On vient pour la bonne ambiance et pour faire la fête.» Mais voilà qu’on parle espagnol : «On est venus voir Carlo Núñez», expliquent Diego et Carla. «C’est la première fois que nous assistons à l’un de ses concerts. Il est aussi bien que ce qu’on nous avait dit», ajoutent ces Espagnols installés au Luxembourg depuis trois ans. Pas de chance, Núñez a beau être l’artiste international avec le plus de présences au Zeltik (c’est sa sixième), il n’était plus revenu depuis 2012, quand il avait partagé la scène avec Dan Ar Braz.

Quoi qu’il en soit, Ida, Carla et Diego se disent tous trois ravis de leur soirée. Un sentiment que semble partager l’ensemble du public qui, s’il n’a pas, ou que peu dansé, a beaucoup applaudi tout au long de la soirée.

Seul véritable regret de cette édition 2016 : la visibilité au moment du passage de Danceperados of Ireland. Les danses irlandaises, par définition et comme toutes les danses de claquettes, mettent l’accent sur le jeu de jambes et les mouvements des pieds. Mais dans ce hall sportif, difficile d’admirer la virtuosité des dix danseurs à moins de se trouver juste devant la scène. Cela n’a pas empêché de profiter de ce beau spectacle, mais c’est quand même bien dommage. Mais que les amateurs se rassurent, Danceperados of Ireland devrait être de retour au Grand-Duché, du côté d’Ettelbruck, en décembre 2017. Avant ça, le prochain Zeltik devrait tenir le samedi 11 mars 2017 sa 20e édition.

Pablo Chimienti