La direction d’Air France et les deux syndicats de pilotes représentatifs ont ouvert jeudi un nouveau cycle de négociations sur la productivité et l’emploi, plus de cinq mois après l’échec des précédentes discussions.
La reprise du dialogue doit permettre de tourner la page d’une crise qui secoue la compagnie tricolore depuis septembre et l’échec de la mise en œuvre du plan de développement «Perform 2020». Face au refus des navigants de voler plus à salaire égal, la direction avait opté pour un «plan B» menaçant jusqu’à 3.000 emplois, dont certains parmi les pilotes.
Les négociations entamées jeudi se poursuivront vendredi puis la semaine prochaine, avant deux autres réunions de travail courant mars. Les deux syndicats de pilotes SNPL (65% des voix) et Spaf (21%) ont salué un «changement de ton» de la direction qui a renoncé notamment aux ultimatums. Les dirigeants ont affiché «une volonté de négocier pour permettre à Air France de croître plus rapidement, mais a priori sans pression au niveau des négociations», explique Fabrice Cueille du Syndicat des pilotes d’Air France (Spaf).
Si les négociations n’aboutissent pas, «ce n’est pas non plus dramatique pour la direction», assure-t-il. Les pilotes se disent prêts à accompagner Air France dans la course à la productivité engagée avec ses concurrents, mais ils attendent en retour des garanties, notamment sur l’emploi. «Notre position n’a grosso modo pas changé, il faut des engagements de la direction sur l’utilisation d’une éventuelle économie» afin de favoriser la croissance «chez Air France et pas dans des filiales» Hop! ou Transavia.
De son côté, le SNPL conditionne en partie la réussite des négociations à un geste de l’Etat envers Air France, qui passerait par un allègement des taxes aéroportuaires notamment. Fin février, la compagnie a lancé des plans de départs volontaires concernant 1.405 postes au sol et 200 en cabine d’ici 2017, les pilotes étant épargnés. La maison-mère Air France-KLM avait annoncé plus tôt un retour aux bénéfices en 2015, une première depuis sept ans.
Le Quotidien/AFP