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Décès du chef d’orchestre autrichien Nikolaus Harnoncourt


Le chef d'orchestre autrichien Nikolaus Harnoncourt le 24 juillet 2012 lors d'une répétition à Salzburg, en Autriche. (Photo : AFP)

Le chef d’orchestre autrichien Nikolaus Harnoncourt, est décédé samedi à l’âge de 86 ans. Il était considéré comme le «pape» du renouveau baroque.

Il était l’artisan de la révolution musicologique baroque. Le chef d’orchestre autrichien Nikolaus Harnoncourt, considéré comme le «pape» du renouveau baroque, est décédé samedi à l’âge de 86 ans, a annoncé dimanche sa famille citée par l’agence de presse APA.

«Nikolaus Harnoncourt a rendu son dernier souffle paisiblement dans le cercle familial», selon une courte annonce de sa famille citée par l’APA. Le chefautrichien avait annoncé en décembre mettre fin à sa carrière en raison de problèmes de santé. «Mes capacités physiques exigent une annulation de mes projets à venir», avait écrit Nikolaus Harnoncourt dans une lettre ouverte au public venu écouter en décembre, le week-end même de ses 86 ans, un concert de l’ensemble de musique baroque qu’il a fondé à Vienne, le Concentus Musicus Wien.

Le Concentus Musicus Wien, créé par Harnoncourt lorsqu’il jouait du violoncelle avec l’Orchestre symphonique de Vienne, s’est consacré à l’interprétation de la musique baroque européenne sur des instruments d’époque, et ce à partir de nombreux travaux de recherche, contribuant à révolutionner l’interprétation de cette musique.
«Une ère se termine»

Le comte Nikolaus de la Fontaine und d’Harnoncourt-Unverzagt était né à Berlin le 6 décembre 1929. Sa mère est issue de la dynastie des Habsbourg. Son père descend d’un Lorrain passé au service de cette même famille qui a longtemps régné sur l’Europe centrale. Rebelle aux académismes, Harnoncourt ne s’est jamais cantonné à un style, enregistrant le répertoire dans toute sa variété, jusqu’aux romantiques et à la musique du XXe siècle.

«Une ère se termine», a estimé auprès de l’APA Thomas Angyan, intendant du Musikverein, l’une des plus prestigieuses institutions musicales viennoises. «Je ne pensais pas qu’il s’écoulerait si peu de temps entre sa retraite et sa mort (…) Il était l’original du son original (…) Nous devons poursuivre l’héritage musical qu’il nous laisse», a-t-il ajouté. Le chef avait créé le festival Styriate, qui se déroule tous les ans à Graz, la ville du sud de l’Autriche qui l’a vu grandir. Libération l’avait rencontré en 2001. Lire son interview parue à l’époque ici.

Le Quotidien/AFP