Les premiers enlèvements des abris vides situés dans la zone sud de la «jungle» de Calais, promise à évacuation à la suite d’une décision de justice, ont débuté lundi sous la protection d’un important dispositif policier, a constaté un journaliste sur place.
Deux bulldozers et une vingtaine de personnes d’une entreprise privée mandatée par l’État se chargeaient de démonter une vingtaine d’abris située sur une zone de 100 mètres sur 100 encadrée par des CRS, mettant les détritus dans une benne.
Plusieurs migrants venaient cependant récupérer des affaires personnelles ou des bonbonnes de gaz pour les installer plus loin dans la «jungle». Jeudi, le gouvernement, qui veut démanteler le plus grand bidonville de France où survivent entre 3 700 et 7 000 migrants selon les sources, avait obtenu gain de cause auprès de la justice administrative pour une évacuation de la zone sud camp, contestée par migrants et associations, mais les autorités avaient immédiatement assuré qu’elles n’entendaient pas recourir à la force.
«Entre 800 et 1000 personnes» vivent sur cette partie de la «jungle» selon la préfecture, 3 450 selon les associations. La zone Nord, qui abrite dans des tentes et cabanes entre 1 100 et 3 500 réfugiés selon les sources, n’était pas concernée par cette décision de justice.
Plus de 30 véhicules de CRS et deux camions anti-émeutes étaient stationnés à l’entrée ouest du camp. Les forces de l’ordre ont pour but de «sécuriser» les maraudes sociales censées offrir des solutions d’hébergement aux migrants du bidonville, a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais. Une activiste no border britannique – un mouvement altermondialiste qui lutte pour l’abolition des frontières – a été interpellée lors de cette opération, ont indiqué deux sources policières.
AFP