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Cristiano Ronaldo : « S’ils étaient tous à mon niveau, on serait premier »


En zone mixte, Cristiano Ronaldo a eu des propos très durs vis-à-vis de ses partenaires. (photo AFP)

Au Real Madrid, une étincelle suffit à mettre le feu: la première défaite de l’entraîneur Zinédine Zidane samedi contre l’Atletico (1-0) a anéanti les chances de titre en Liga et calmé les ardeurs autour du Français, contraint à l’exploit en Ligue des champions. Cristiano Ronaldo, quant à lui, a fait une déclaration qui n’est pas passée inaperçue…

« Zizou » brûle son joker

Mi-février, le Real de Zidane a négocié au mieux sa première affiche européenne avec une victoire 2-0 contre l’AS Rome en C1. Mais deux mois après sa nomination, le premier choc perdu en Liga a dissipé l’effet « Zizou » et ranimé la contestation dans les tribunes de l’exigeant stade Santiago-Bernabeu.

« En ce moment, le Real Madrid est un bâtiment en flammes », a écrit Santiago Segurola, emblématique journaliste du quotidien sportif madrilène Marca. « La déception est observable sur les grands sujets – jeu médiocre et mauvais résultats – comme dans les petits détails: les dernières minutes du match se sont jouées dans un stade à moitié vide. » Et ce alors que le Real tentait d’égaliser! Une partie des supporteurs a aussi appelé bruyamment le président Florentino Pérez à la démission, pour la première fois de l’ère Zidane.

En tant qu’ancienne légende du club, le Français garde sans doute une aura suffisante pour être épargné par l’incendie: son prédécesseur Rafael Benitez n’avait pas fait mieux avec le même effectif et les mêmes absences récurrentes sur blessures.

Mais la perte probable du titre en Liga et l’humiliante nécessité de se battre pour préserver sa troisième place (54 pts) vis-à-vis de Villarreal (4e, 52 pts) ont fait perdre un joker à « ZZ ». A son arrivée, son équipe pointait à deux longueurs du FC Barcelone avec un match de moins pour les Catalans. Samedi soir, l’écart était de neuf points avec une rencontre de moins…

« C’est un moment difficile », a reconnu Zidane. « On va nous critiquer, mais cela fait partie du métier de footballeur et d’entraîneur. Je vais essayer de trouver la solution et cela veut dire gagner mercredi » contre Levante en Liga, a-t-il ajouté.

Ronaldo, propos pyromanes

Pour ne rien arranger, le Français va devoir gérer au mieux une polémique évitable: en zone mixte, Cristiano Ronaldo a eu des propos très durs vis-à-vis de ses partenaires. « Si tous étaient à mon niveau, nous serions peut-être premiers », a lancé le Portugais. Même s’il a ensuite rétropédalé, assurant qu’il parlait de niveau « physique » et non de talent, la controverse était servie sur un plateau aux médias espagnols.

Elle risque en outre de relancer les spéculations autour de l’avenir de Ronaldo. Sous contrat jusqu’en 2018, le triple Ballon d’Or avait calmé le jeu ses dernières semaines en disant vouloir aller au bout de ce bail. Mais peut-il ouvertement critiquer ses partenaires et le recrutement du club sans provoquer une rupture durable?

« Je connais très bien Cris, peut-être qu’il ne s’est pas exprimé de la meilleure des manières », a minimisé le capitaine Sergio Ramos. « Je me sens fier de tous mes équipiers et je crois que Cris pense comme moi. »

L’Europe pour éteindre le feu

Eliminé sur tapis vert en Coupe du Roi, distancé en Liga, le Real n’a plus que la Ligue des champions pour éviter le camouflet d’une deuxième saison consécutive sans titre majeur. Certes, l’équipe de Zidane semble bien partie pour se qualifier en quarts lors du huitième de finale retour contre la Roma le 8 mars.

Mais ensuite, son sort risque de dépendre de ses progrès et du tirage, car le niveau affiché contre l’Atletico ne sera pas suffisant dans l’immédiat face aux plus grandes écuries européennes. « L’effet Zidane commence à s’épuiser », a analysé dans un éditorial Alfredo Relano, directeur du quotidien sportif As. « C’est vrai qu’il reste une cartouche (…). L’équipe est à six matches de gagner la Ligue des champions. Mais quand on voit tout cela, c’est tellement difficile à croire! »

Ces doutes, Zidane va devoir rapidement les lever s’il veut ranimer la flamme du Real Madrid.

Le Quotidien / AFP