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L’Egypte reconnaît que l’avion russe a été la cible d’un attentat


Le 31 octobre 2015, un Airbus A-321 de la compagnie charter russe Metrojet s'est disloqué soudainement à quelque 10.000 m d'altitude, 23 minutes après avoir décollé de la station balnéaire de Charm el-Cheikh. (photo d'archives AFP)

L’Egypte a enfin reconnu mercredi, quatre mois après le drame, que l’avion de touristes russes qui s’est écrasé dans le Sinaï tuant ses 224 occupants avait bien été la cible d’un attentat, lequel avait été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).

Dans un discours impromptu lors d’une conférence retransmise par les télévisions, le président Abdel Fattah al-Sissi a ainsi mis un terme à l’acharnement de son pays –où le tourisme était déjà moribond en raison d’une vague d’attentats–, à nier une évidence pourtant reconnue deux semaines après le drame par son homologue russe Vladimir Poutine en personne.

« Le terrorisme a-t-il cessé ? Non … Qui que ce soit qui ait abattu cet avion, que cherchait-il ? Seulement frapper le tourisme ? Non, à frapper nos relations avec la Russie », a dit M. Sissi en répondant à des questions devant un auditoire de responsables gouvernementaux et économiques.

Le 31 octobre 2015, un Airbus A-321 de la compagnie charter russe Metrojet s’est disloqué soudainement à quelque 10.000 m d’altitude, 23 minutes après avoir décollé de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge dans le sud de la péninsule du Sinaï, bastion de la branche égyptienne de l’EI. Immédiatement après le crash, cette dernière revendiquait l’attentat en représailles aux bombardements par l’aviation russe de ses positions en Syrie.

Plus tard, l’EI publiait sur internet la photo d’une petite bombe dissimulée dans une canette de soda, assurant qu’elle avait été placée à bord par un de ses membres. Tandis que l’Egypte s’évertuait, probablement pour tenter de sauver le reste de sa saison touristique, à affirmer que rien ne permettait d’affirmer qu’il ne s’agissait pas d’un accident, les enquêteurs russes sur place concluaient rapidement à l’attentat, après avoir décortiqué les boîtes noires et relevé des traces d’explosifs sur les débris. Le 17 novembre, Vladimir Poutine annonçait qu’il s’agissait d’un « acte terroriste » promettant de punir ses auteurs « en n’importe quel point de la planète ».

Jusqu’au discours du président Sissi mercredi, l’Egypte ne l’a jamais reconnu, assurant que l’enquête était toujours en cours.

Le Quotidien / AFP