Après sa défaite contre le T71, l’Amicale a souffert mais s’est imposée face au Basket Esch lors de la 3e journée des play-offs. Une victoire très positive pour Samy Picard.
Les Fraisiers traversent une période un peu moins faste qu’au début de championnat. Malgré tout, et même avec la sortie de Billy McDaniel, exclu pour deux antisportives, l’Amicale, menée alors de six points, a réussi à renverser la tendance et à largement dominer le Basket Esch, samedi. De quoi réjouir l’ailier steinselois.
La défaite de la semaine dernière contre le T71 vous a-t-elle finalement enlevé un peu de pression?
Samy Picard : D’une certaine manière, oui, on peut dire cela. Désormais, on n’a plus la pression de savoir si on va pouvoir rester invaincus jusqu’au bout du championnat. On a fait une belle série. Elle est terminée. Ce n’est pas bien grave.
Après votre défaite contre Dudelange, que vous êtes-vous dit?
On menait de deux points et on perd deux ballons très importants. On n’a pas bien négocié notre fin de match. On était plutôt pas mal en défense, mais en attaque, on n’a pas bien évolué lors du dernier quart. Si on regarde, je crois qu’on perd quatre ballons lors des trois dernières minutes. On n’a pas pris les bonnes décisions en fin de match. C’est pour cela qu’on a perdu.
La défaite a-t-elle joué sur l’ambiance lors de cette semaine d’entraînement?
Non, pas du tout. On s’est entraînés normalement, l’ambiance est toujours au beau fixe.
Vous n’en voulez pas à Alex Laurent d’avoir donné le ballon à Chris Jones en voulant faire la passe à Bobby?
Non, bien sûr que non. Ça peut arriver, même si le timing n’était pas super ( il rit ). Il a effectué un très bon match. C’est une excellente chose qu’il soit de retour régulièrement avec nous. Le fait qu’il s’entraîne à nouveau toute la semaine (NDLR : il était en formation à l’armée jusqu’en décembre et ne s’entraînait que le vendredi) va beaucoup nous aider pour la suite de la saison.
« Je préfère être dans une phase un peu creuse maintenant plutôt que quand ça compte vraiment »
Samedi, vous l’emportez difficilement contre le Basket Esch. Est-ce une victoire rassurante ou inquiétante pour l’Amicale?
On sait que tous les matches seront compliqués. Si on regarde bien, Esch menait de six points au moment où Billy doit sortir pour deux fautes antisportives. Et au final, on gagne de dix points alors qu’on aurait même pu l’emporter de douze. Du coup, ça me rend plutôt confiant pour la suite. C’est vrai qu’on a mené de 14 points et qu’ils sont revenus, mais cette fois, on a bien négocié la fin de rencontre. Pour nous, c’est une bonne victoire.
Mais, d’une certaine manière, vous avez eu besoin d’être le dos au mur pour vous réveiller et l’emporter?
C’est clair que la sortie de Billy a complètement changé la donne. Je ne dis pas qu’on aurait perdu avec Billy. Mais avec ce qui s’est passé, il y a eu beaucoup d’émotions. Et on a réussi à inverser la tendance.
Avez-vous sous-estimé votre adversaire, qui n’avait pas gagné lors des deux premiers matches?
Non. Je ne dirais pas ça. Mais Esch a de très bons joueurs. Latinovic et Upshaw sont dangereux. Latinovic est moins créateur que ne l’était Jibril Hodges, mais c’est un très bon joueur. Et avec leur zone et Svitek au milieu, ce n’était vraiment pas évident. Depuis notre défaite en Coupe, beaucoup de nos adversaires jouent zone contre nous. On doit faire avec.
« Avec la division des points, des équipes comme le T71 ou nous, sont désavantagées »
Peut-on dire que ce match contre Esch était une sorte d’avertissement? Au moindre relâchement, vous pourrez être mis en danger?
Oui. Tout le monde veut nous battre. Et tant que toutes les équipes auront encore une chance de jouer le Final Four, elles auront une motivation supplémentaire pour essayer d’aller chercher la victoire contre nous. Avec la division des points à l’issue de la saison régulière, il n’y a pas de grands écarts. Si bien que tout le monde a sa chance pour atteindre les demi-finales.
On vous sent énervé par cette division des points?
Oui, bien sûr. On n’a perdu qu’un seul match en championnat et on n’est qu’à 1,5 pt du troisième. C’est le système qui veut cela, mais ça ne reflète pas du tout notre parcours. Avec ce procédé, des équipes comme le T71 ou la nôtre sont clairement désavantagées. Mais on ne peut malheureusement rien y faire.
Sur un plan personnel, ça se passe plutôt bien. Encore 22 pts pour vous?
Oui, ça ne va pas trop mal. Je ne suis pas très satisfait de ma réussite à trois points, mais je vais essayer de garder le même niveau de jeu jusqu’à la fin de la saison.
Que manque-t-il à l’Amicale pour franchir encore un palier?
Je dirais notre réussite à trois points. Si on parvient à faire un effort significatif dans ce domaine, on sera vraiment durs à battre. C’est la réflexion du coach et je la partage.
Vous axez vos entraînements sur ce domaine particulier?
Non. Avec seulement quatre entraînements par semaine, où tout le monde n’est pas toujours là, ce n’est pas évident. Mais c’est vrai qu’à la fin des entraînements, je prends pas mal de tirs de loin. Tommy (Wagner, l’assistant-coach) se met au rebond et je tire. Comme le dit Steph Curry (NDLR : le meilleur joueur de NBA), c’est la répétition qui fait la différence. J’essaie d’appliquer ce principe.
L’objectif reste la première place?
Le but, depuis le début de la saison, c’est de gagner le championnat. Mais bien sûr qu’on veut terminer les play-offs à la première place, histoire d’avoir l’avantage du parquet et de jouer un éventuel troisième match devant notre public plutôt qu’à l’extérieur.
Avec votre succès et celui du T71 et des Pikes, vous pensez qu’on connaît les trois premiers qualifiés pour le Final Four?
Oui, je le pense.
Les Pikes peuvent-ils se mêler à la lutte entre vous et l’Amicale?
On sait qu’une demi-finale, c’est toujours quelque chose de compliqué, on l’a bien vu avec la Coupe! Mais même si on se retrouve face à eux, je sais que ce ne sera pas facile, mais je suis confiant sur le fait qu’on ira en finale.
Qui prendra la quatrième place, selon vous?
Je n’en ai aucune idée.
On a le sentiment que l’Amicale domine un peu moins son sujet qu’en début de saison. Êtes-vous d’accord avec cela?
C’est vrai qu’en début de saison, on battait très facilement tous nos adversaires. Les médias ont beaucoup insisté là-dessus. On a effectué un très bon premier tour, mais c’est dur de maintenir un tel niveau pendant toute une saison. Actuellement, on est peut-être un peu moins bien mais on continue de gagner nos matches. Samedi, on bat Esch de dix points alors que face au même adversaire, le T71 a dû batailler jusqu’à la dernière minute pour l’emporter. Et cela, personne n’en parle…
À quand remonte la dernière fois où on a vu l’Amicale jouer son meilleur basket?
Cela remonte au mois de décembre, je pense. Mais je préfère être dans une phase un peu creuse maintenant plutôt qu’en fin de championnat, quand ça comptera vraiment. Je suis confiant sur notre capacité à rejouer notre basket en fin de saison. On a encore sept matches pour être prêts à attaquer les demi-finales.
Romain Haas