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Maurice Deville signe son premier contrat pro à Kaiserslautern


Le sourire de Maurice Deville, tout à droite, en dit long sur sa joie de vivre en 2016. (photo fck.de)

Le Luxembourgeois Maurice Deville a signé, dimanche, pour deux saisons et demie avec Kaiserslautern. Un aboutissement.

L’attaquant international courait après depuis tellement de temps et est passé par tellement de galères qu’il ne peut que savourer l’instant. Signer son premier contrat pro avec une main cassée, c’est tellement beau…

Le Quotidien : Vous vous êtes fracturé le métacarpe de la main droite une semaine seulement avant la signature de votre premier contrat pro. Avec quelle main avez-vous signé?

Maurice Deville  : La droite! Ça a été, j’ai pu le faire! Avec la gauche, ça aurait été impossible. J’ai bien essayé, mais je n’y arrive pas, j’écris comme un chien.

À quoi ressemble la signature sur ce contrat?

Elle est toute bien!

Et votre sentiment au moment de signer?

Très content de l’avoir fait. J’espère qu’on va tous passer deux belles années et demie et même plus. Je suis aussi très fier de moi d’avoir réussi à passer pro. Après toutes les sales périodes que j’ai traversées, notamment à Sarrebruck. J’ai trouvé la force de le faire.

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Vous avez pris le temps, sur les réseaux sociaux, de remercier votre grand-mère.

C’est une personne très importante dans ma vie qui nous a quittés il y a huit mois. Elle m’a toujours aidé. Sans ma grand-mère, je n’aurais pas été pro. Dans les temps un peu plus mauvais, elle m’a toujours dit d’insister, que j’allais y arriver. Elle était très connue ma grand-mère. Elle a fait partie pendant 40  ans du Swift, c’est elle qui s’occupait de la buvette, tout le monde la connaissait.

Elle aurait aimé vous voir signer, non?

Bien sûr. Mais je n’ai pas eu la chance de lui offrir ça.

À quoi ressemble un jour de signature de contrat dans un club comme Kaiserslautern?

Je ne savais pas que mon père serait là. Je l’ai vu arriver avec mon agent (NDLR  : Michaël Becker). En arrivant au stade, on a parlé un peu du contrat, j’ai signé et un gars du club a pris une photo. Puis on s’est serré la main et on a repris une photo. Tout ça prend une heure. Après, on a parlé de l’avenir, de ce qu’on va faire dans le futur. Je suis allé fêter ça au restaurant et je suis rentré très content à la maison.

Avec un papa fier de son fiston?

Mon père, c’est une personne qui ne dit pas de grandes choses. Mais pas besoin, je sais qu’il est fier.

La signature de ce contrat va-t-elle achever de vous libérer complètement, d’un point de vue psychologique?

Je n’avais jamais réfléchi à ça, mais peut-être que cela peut influer sur 2 ou 3  % de mes performances. Cela va peut-être m’aider à être plus tranquille. Je n’ai plus besoin de me dire, désormais, « mais qu’est-ce que tu vas faire, dans trois mois, quand tu arriveras en fin de contrat? C’est fini et tu n’as pas de club ». Plus besoin de réfléchir à tout ça, je suis tranquille jusqu’en 2018.

En tout cas, les fans étaient impatients, visiblement, de vous voir signer.

J’ai vu sur les réseaux sociaux que les gens m’aimaient un peu. Je n’ai pas encore eu le temps, aujourd’hui (NDLR  : hier), de voir ce qui a été écrit sur la signature de ce contrat, mais un copain m’a dit que sur ma page Facebook il y avait 1  500  likes (NDLR  : 1  637 à 22  h et 1  067 sur le site du club) et plus de cent commentaires en dessous de la photo de la signature de mon contrat. J’ai hâte d’aller lire ça.

Certains fans du club ont fait un parallèle entre vous et Miroslav Klose…

Quelques gens ont dit ça oui, car il est arrivé très tard dans le monde pro, comme moi, personne ne le connaissait, et qu’il a marqué en peu de temps de jeu. Il a débuté à Hombourg où je vis maintenant.

Parlons football  : la trêve n’a rien changé à votre situation personnelle et vous êtes resté joker de luxe. C’est moins douloureux maintenant que vous êtes passé pro?

C’est toujours le feeling du coach qui décide. Je peux seulement travailler. Le reste n’est pas entre mes mains. J’espère juste qu’on me donnera une fois la chance de prouver ce que je peux faire sur 90  minutes.

Vous reprenez quand?

J’ai déjà repris. J’ai une protection et j’espère pouvoir être avec l’équipe samedi (NDLR : à Fribourg, l’actuel 2 e de 2 e Bundesliga).

Où est-ce que vous vous voyez dans deux ans et demi?

J’espère en tant que titulaire indiscutable de Kaiserslautern.

Et Kaiserslautern?

On vient de perdre quatre points importants, mais on n’est finalement qu’à sept points du 3 e , Nuremberg (NDLR  : actuel barragiste). C’est encore jouable.

Un mot sur votre agent, Michaël Becker, l’ancien agent de Michaël Ballack?

Cela fait dix ans qu’on travaille ensemble et qu’il m’aide. Et j’espère qu’on va travailler encore longtemps ensemble. Je sais qu’il a aidé beaucoup de joueurs, de grands joueurs. Et j’espère en devenir un.

Julien Mollereau