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Ukraine : Kiev attend des armes américaines alors que les combats font rage


Le pouvoir ukrainien espère enfin recevoir des armes des États-Unis, qui réfléchissent à cette hypothèse, pour faire face à l’avancée des séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine où 21 personnes ont encore péri dans les combats en 24 heures.

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À Donetsk, plusieurs maisons ont été la proie des flammes, touchées par des tirs de mortiers dans un quartier situé à trois kilomètres du centre-ville. (Photos : AFP)

Les autorités pro-occidentales de Kiev ont par ailleurs annoncé mardi des mesures visant à considérablement limiter l’accès à l’Ukraine des ressortissants russes, qui ne pourront plus, à compter du 1er mars, utiliser leur passeport intérieur, équivalent en Russie d’une carte d’identité, pour y voyager.

Concernant d’éventuelles livraisons d’équipements militaires, « l’Ukraine est en dialogue permanent avec ses partenaires » à ce sujet et espère y voir plus clair vers la fin de la semaine, après une série de rencontres avec des dirigeants américains, a déclaré mardi une source diplomatique ukrainienne haut placée ayant requis l’anonymat.

« Nous espérons obtenir plus de détails après la visite cette semaine à Kiev de John Kerry », le secrétaire d’État américain, puis une rencontre entre le président Petro Porochenko et le vice-président américain Joe Biden en marge de la Conférence internationale de Munich sur la sécurité, a ajouté cette source.

Les discussions ne porteront que sur des armes défensives, a-t-elle encore dit, le quotidien The Wall Street Journal écrivant pour sa part que Washington étudie la possibilité de fournir à Kiev de puissants missiles antichar Javelin, des armes légères et des munitions.

Dimanche, le New York Times avait pour la première fois évoqué le fait que le gouvernement du président Barack Obama envisageait de livrer des armes à l’Ukraine, alors qu’il s’y était jusqu’à présent refusé malgré les demandes répétées de ce pays. Cette hypothèse a ensuite été appuyée par des responsables du Pentagone s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

Les opinions sur le sujet au sein du gouvernement américain « ont mûri », compte tenu de l’appui qu’apporte la Russie aux rebelles dans l’Est et des violations répétées des accords de cessez-le-feu de septembre dernier, a argumenté un responsable militaire américain.

> « Arrêter Poutine »

Alors que certains experts craignent que d’éventuelles livraisons d’armes américaines n’augmentent les risques d’une guerre totale entre l’Occident et la Russie, dont les relations traversent la pire crise depuis la Guerre froide, d’autres y voient le seul moyen d’arrêter l’extension du conflit.

« Cela va renforcer la puissance de l’armée ukrainienne et réduire le potentiel d’attaque de rebelles, permettant ainsi de réduire le nombre des victimes parmi les militaires et civils », a déclaré l’expert militaire ukrainien Olexi Melnik, du Centre Razoumkov à Kiev. « La seule chose qui peut arrêter Poutine, c’est la force. Les sanctions économiques aident, mais leur effet se fera sentir sur le long terme, ce n’est pas suffisant », a-t-il poursuivi.

Les déclarations américaines interviennent après que l’est de l’Ukraine, où plus de 5 300 personnes ont péri en dix mois de conflit, a replongé dans les violences ces dernières semaines et que des négociations de paix organisées samedi à Minsk ont échoué.

Au moins 21 personnes, dont 16 civils, ont été tués en 24 heures dans les combats, selon des bilans annoncés mardi séparément par les autorités ukrainiennes et les rebelles. Les affrontements les plus violents se déroulaient près de la ville de Debaltseve, important nœud ferroviaire situé à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Donetsk, fief des séparatistes. Les insurgés tentent depuis plus d’une semaine d’y encercler l’armée ukrainienne.

À Donetsk, des tirs d’artillerie lourde ont duré jusque tard le soir lundi, avant de reprendre dans la matinée. Des journalistes sur place ont vu plusieurs maisons en flammes, touchées par des tirs de mortiers dans un quartier situé à trois kilomètres du centre-ville. Elena Goura était dans sa maison quand un obus en a transpercé le toit, réduisant sa demeure en cendres. « Je ne sais pas ce que je vais faire. Je ne possède plus que ce que je porte sur moi », a-t-elle déclaré.

AFP