Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a de nouveau rejeté jeudi à Bièvres (Essonne) les critiques qui ont suivi l’assaut du Raid à Saint-Denis après les attentats de novembre, fustigeant ceux qui «ne prendront jamais place dans une colonne d’assaut».
Bernard Cazeneuve, qui s’exprimait depuis le centre d’entraînement du Raid, où il a décoré 22 policiers de cette unité d’élite d’intervention, a assuré qu’il ne laisserait «jamais personne salir» leur travail.
«En France, il y a une vieille tradition du commentaire a posteriori (…) et des phrases qui parfois offensent et blessent. Ceux-là qui aiment les phrases ne prendront jamais place dans les colonnes d’assaut», a-t-il estimé, fustigeant le «vacarme» et les «approximations» des pourfendeurs.
Plusieurs critiques avaient visé l’assaut du 18 novembre, par le Raid, contre dans un appartement de Saint-Denis en banlieue parisienne où était notamment retranché Abdelhamid Abaaoud, un des organisateurs présumés des attentats qui avaient fait 130 morts à Paris cinq jours plus tôt.
Le Raid avait d’abord évoqué une fusillade nourrie avec 5 000 coups de feu. L’enquête sur place avait ensuite démontré que 1 500 cartouches avaient été utilisées, dont très peu tirées par les jihadistes. Les 22 médaillés ont été récompensés, en présence de leur patron Jean-Michel Fauvergues, pour leurs «actes de courage exceptionnels» lors de leur intervention en janvier 2015 au magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes à Paris, a déclaré le ministre dans une allocution.
Dans ce supermarché casher, le jihadiste Amédy Coulibaly avait tué quatre Juifs et retenu plusieurs otages pendant plusieurs heures avant d’être abattu lors de l’assaut des hommes du Raid mais aussi de la BRI, unité d’intervention de la police judiciaire parisienne.
«Jamais je n’oublierai le moment où les otages sont sortis vivants», a déclaré Bernard Cazeneuve, témoignant son «admiration» et sa «reconnaissance».
AFP/M.R.