Des dessertes plus optimales, des services qui ont redoré son image et le prix du pétrole en baisse dopent les prévisions de bénéfices de la compagnie à bas coûts.
La compagnie compte dépasser le cap des 100 millions de passagers annuels dès l’exercice prochain. (Photo : AFP)
Pour la période du 1er avril 2014 au 31 mars 2015, la compagnie à bas coûts table désormais sur un résultat net annuel compris entre 840 et 850 millions d’euros contre un bénéfice compris entre 810 et 830 millions d’euros jusque-là.
« Notre trafic pour l’ensemble de l’année va augmenter pour dépasser les 90 millions de passagers, et notre taux de remplissage va atteindre 87 % », a expliqué Ryanair. La compagnie a ajouté qu’au seul quatrième trimestre (période de janvier à mars), son trafic devrait bondir de 25 %.
Elle a indiqué en outre que ses comptes bénéficieraient quelque peu, en outre, de la chute des prix du pétrole, qui ont plongé de 60 % depuis le mois de juin, ce qui réduit sa facture en kérosène. Ce facteur favorable, cumulé à un taux de remplissage plus élevé, devrait lui permettre de réduire de 5 % le coût de transport moyen d’un passager.
Lors du seul troisième trimestre de son exercice (d’octobre à décembre), le chiffre d’affaires de Ryanair a bondi de 17 %, à 1,132 milliard d’euros, dopé par une progression à peu près équivalente de son nombre de passagers transportés.
Son résultat net est repassé dans le même temps dans le vert, affichant un bénéfice de 49 millions d’euros contre une perte de 35 millions l’an passé.
> Objectif : 100 millions de passagers
« Les efforts de la compagnie pour améliorer son offre et ses dessertes dopent sa rentabilité et son taux de remplissage », a expliqué Stephen Furlong, analyste chez Davy Research.
Elle a accompli des efforts depuis l’an passé pour améliorer son service et son image afin de faire revenir vers elle des passagers auparavant excédés par la rudesse de ses conditions de voyage et d’attirer de nouveaux clients. Ryanair devrait ouvrir trois nouvelles bases en mars ou avril, à Bratislava, Copenhague et Ponta Delgada dans les Açores.
La compagnie compte dépasser le cap des 100 millions de passagers annuels dès l’exercice prochain et a pour ambition d’atteindre les 160 millions d’ici à 2024.
Forte de ses bons résultats, Ryanair a décidé de gâter ses actionnaires : un dividende spécial de 0,375 euro par action leur sera versé le 27 février (pour un total de 520 millions d’euros) et la compagnie va racheter pour 400 millions d’euros d’actions sur une période de six mois.
Mais elle a souhaité dans le même temps tempérer les attentes pour l’exercice 2015-2016. La compagnie s’est couverte pour un prix du baril de pétrole à 92 dollars, alors qu’il évolue désormais nettement plus bas, autour de 50 dollars. Ryanair s’attend à ce que des compagnies concurrentes aient mieux anticipé le plongeon des cours, en tirent davantage bénéfice et en profitent pour baisser leurs tarifs.
Ryanair, qui pratique des prix déjà réduits, va tenter de suivre le mouvement et a averti en conséquence que la croissance de ses profits serait modeste.
La compagnie a expliqué par ailleurs n’avoir été, à ce stade, l’objet d’aucune approche formelle de la part du groupe International Airlines Group (IAG) – qui englobe les compagnies British Airways et Iberia – qui veut racheter une autre compagnie irlandaise, Aer Lingus, dont Ryanair est le premier actionnaire (29,8 % du capital).
« Le conseil d’administration de Ryanair étudiera avec attention toute offre, s’il en reçoit une, d’IAG ou d’une autre partie, le moment venu », a répété la compagnie à ce sujet.
Ryanair a échoué par trois fois à racheter Aer Lingus dans le passé, sa dernière tentative s’étant heurtée à un veto de la Commission européenne.
Le Quotidien (avec AFP)