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L’accident de trains près de Munich causé par une erreur humaine


Des pompiers se tiennent près du site de l'accident de train près de Bad Aibling, le 10 février 2016. (Photo : AFP)

L’accident de trains survenu la semaine dernière dans le sud de l’Allemagne, ayant coûté la vie à onze personnes, a été causé par «une erreur humaine» d’un aiguilleur qui a été inculpé, ont indiqué mardi les enquêteurs.

«Il n’y a aucun indice relatif à un problème technique. Il s’agit d’une erreur humaine», a indiqué le procureur de Traunstein (sud-ouest), Wolfgang Wiese, qui pilote l’enquête sur l’accident, lors d’une conférence de presse. Cette hypothèse d’une erreur humaine avait été évoquée le jour des faits par la presse allemande.

Le responsable de l’aiguillage le jour du drame, un homme de 39 ans, a été inculpé pour homicides par négligence, blessures et intervention dangereuse dans le trafic ferroviaire, a indiqué le magistrat. L’agent a reconnu son erreur lundi, a souligné Wolfgang Wiese.

Les enquêteurs n’ont pas précisé la nature de la faute commise par l’aiguilleur, mais selon la presse allemande il aurait laissé passer l’un des deux trains qui était en retard, désactivant au passage le système de sécurité qui aurait dû déclencher un freinage automatique.

Les analyses sanguines ont démontré qu’il n’était pas sous l’empire de l’alcool ni de stupéfiants, a indiqué pour sa part Jürgen Branz, du Parquet de Traunstein, évoquant «l’erreur terrible d’une seule personne». «S’il avait respecté les règles, s’il s’était comporté de façon réglementaire, il n’y aurait pas eu de collision entre les trains», a insisté Wolfgang Wiese, précisant que l’inculpation lui avait été signifiée rapidement après l’accident.

Lorsqu’il s’est rendu compte de son erreur, il a immédiatement tenté un appel d’urgence mais «ça a sonné dans le vide», a indiqué Jürgen Branz. L’homme n’a toutefois pas été placé en détention provisoire : «on ne doit pas partir du principe qu’il existe ici un motif de détention» car son acte est un acte de négligence et n’était pas prémédité, a expliqué Wolfgang Wiese.

Le suspect «ne va pas bien» et a été conduit par ses avocats dans un lieu sûr, a précisé Jürgen Branz.

Onze personnes sont mortes dans le choc frontal entre deux trains régionaux, survenu mardi 9 février vers 07h00 (06h00 GMT) sur une ligne à voie unique entre Rosenheim et Holzkirchen, dans un bois situé à environ 60 km au sud-est de Munich (sud-ouest), la capitale de la Bavière.

L’accident a également fait 24 de blessés graves et 61 blessés plus légers. Au total, les enquêteurs estiment qu’environ 150 personnes se trouvaient dans les deux trains au moment du choc. Il s’agit de l’un des pires accidents ferroviaires survenus ces dernières années en Allemagne.

Les plus récents, en novembre et mai 2015, ont fait chacun deux morts, à la suite de collisions entre des trains et des véhicules.

AFP/M.R.