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Editorial – Faire bon ménage à trois

Ce mardi sera marqué par la rencontre de ce qu’on nommera le trio gouvernement-patronat-syndicats, à défaut de pouvoir évoquer une « tripartite », à proprement parler.

Les puristes s’évertuent en effet à dire que la tripartite constitue un organe anti-crise, qui n’aurait de raison d’être qu’en situation de crise. Rappelons que la tripartite fut institutionnalisée en 1977 et avait pour objectif initial de fournir « une réponse exceptionnelle à une situation exceptionnelle », selon les termes de l’ancien Premier ministre Gaston Thorn.

Créé à l’époque pour le secteur de la sidérurgie et limité à celui-ci, l’instrument de la tripartite s’est progressivement répandu dans d’autres secteurs. Avant d’entrer dans les mœurs comme étant un des éléments pérennes du maintien du dialogue social.

Mais qu’on l’appelle tripartite, rencontre à trois, voire entrevue triangulaire, la rencontre de ce matin aura un objectif similaire aux « véritables » tripartites d’antan. Officiellement, il s’agira de discuter « compétitivité du pays » avec les partenaires sociaux.

Officiellement, toujours, il sera uniquement question d’aborder certains points spécifiques contenus dans les deux accords « bipartites » parallèles signés au préalable, entre gouvernement et syndicats d’une part, entre gouvernement et patronat, d’autre part.

En clair, il s’agira d’arriver à une convergence commune à trois, afin d’établir une feuille de route pour transposer, en pratique, les deux documents distincts. Or, pour cela, chaque partie devra mettre de l’eau dans son vin et c’est loin d’être gagné.

Il est en effet prévisible que les syndicats s’attaquent à la volonté du gouvernement de réviser les conditions de prétention au salaire social minimum qualifié. Un « scandale » et une « manipulation gouvernementale », selon le président de l’OGBL, André Roeltgen. Mais bien que l’entame des débats promette d’être délicate, le modèle social luxembourgeois, largement axé sur le consensus et la pacification des relations sociales, devra, au final, être le grand vainqueur de la rencontre.

Et permettre un bon ménage à trois, du moins en apparence.

De notre journaliste Claude Damiani


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