Selon la BCL, le secteur des banques et de la finance comptait 25 897 salariés au 31 décembre 2015. Les femmes y sont en minorité. Cette minorité est la plus accusée parmi les professionnels du secteur financier. Au-delà du caractère machiste qu’on prête au milieu, un moindre recours au temps partiel est l’une des explications avancées à la présence en moins grand nombre des femmes dans les banques et la finance.
Les chiffres de l’emploi dans le secteur bancaire et plus largement dans le secteur financier sont publiés par le Statec, la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) et la Banque centrale du Luxembourg (BCL), quatre fois par an. Une manière de suivre l’évolution de l’emploi dans ce secteur qui porte encore l’économie luxembourgeoise. Récemment, l’attention de chacun était focalisée sur une possible perte de postes due à la fin du secret bancaire, applicable depuis le 1er janvier 2015. Dans une étude publiée en 2014, le Statec prévoyait que la fin du secret menacerait 2 000 emplois.
Un milieu de machos
Jusqu’ici, il n’en est rien. Même si, malgré un «gain» de 74 postes entre janvier et décembre 2015, il semblerait que le secteur des banques compte moins de salariés. « Entre fin 2013 et septembre 2015, le secteur bancaire a perdu 393 emplois », pointe Michèle Schrobiltgen, secrétaire centrale adjointe du SBA, le syndicat Banques et Assurances de l’OGBL. Durant la même période, les professionnels du secteur financier (PSF) ont gagné 382 emplois.
On se préoccupe très peu de savoir quelle est la proportion de femmes et d’hommes dans ce milieu réputé macho. Selon les chiffres compilés par la BCL, on comptait en décembre 2015 14 018 hommes pour 11 879 femmes. En 2014, d’après le Statec, il y avait 14 055 hommes et 11 768 femmes dans le secteur des banques, 10 011 hommes pour 4 746 femmes dans le secteur des professionnels du secteur financier. Dans les sociétés de gestion, on comptait 2 294 hommes contre 1 525 femmes.
Pourquoi existe-t-il une telle différence? Interrogée par Le Quotidien , l’ALEBA, par la voix de son secrétaire général, Laurent Mertz, répond qu’« il n’y a pas d’explication » à cette différence. Cependant, « l’ALEBA s’assure qu’il n’y a pas de différence de traitement (NDLR : au niveau de la promotion et de la rémunération). C’est une priorité », souligne le secrétaire général du syndicat qui compte actuellement deux femmes dans son comité exécutif. Pour Michèle Schrobiltgen, « ce sont peut-être les métiers (NDLR : de la banque) qui font ça ». La syndicaliste reconnaît que le temps partiel est moins encouragé et que « l’orientation des métiers » fait qu’il y a « un besoin de gens qui travaillent des journées complètes ».
Aude Forestier